« Montréal n’est pas mort », écrivait notre éditorialiste Philippe Mercure le 31 janvier. Sans souhaiter le déclin de la métropole, nos lecteurs ne sont pas nécessairement optimistes. Voici un aperçu des courriels reçus.

Le dynamisme est ailleurs

Tant mieux si vous êtes optimiste, mais Montréal se vide de son sang régénérateur, les familles de la classe moyenne francophones qui vont trouver mieux ailleurs et, ce faisant, se regroupent pour dynamiser d’autres villes. Bientôt, il risque de ne plus y avoir dans l’île qu’une mosaïque de communautés, pour ne pas dire de ghettos. L’éloignement du Québec et l’appauvrissement, ajoutés à l’incurie et à la corruption, feront le reste. Dommage.

— Jacques Bordeleau

Bien des attraits

Merci, M. Mercure, de parler de Montréal de façon positive, d’en dégager des avantages. On entend souvent le contraire… une culture du dénigrement. Je suis un Montréalais d’adoption depuis 35 ans, heureux d’y circuler en vélo, en transports en commun, en auto parfois, de profiter des parcs, du fleuve, de la vie culturelle, des bibliothèques, des marchés publics… Merci encore.

— Réal Cliche

Fuir l’île

Le problème, c’est justement la densification. C’est quoi cette mode qui veut entasser le maximum de gens au pied carré, au détriment de la qualité de vie ? La densification signifie peut-être une économie pour l’installation de services, mais elle s’accompagne de problèmes de pollution par le bruit, les hydrocarbures, les îlots de chaleur, etc. Les gens veulent avoir leur espace de vie où ils vont pouvoir élever leur famille, faire pousser leurs fleurs et jardiner en toute quiétude. La pandémie a fait réaliser à quel point cela est important d’avoir son petit microcosme. Mais plusieurs décisions désastreuses, comme l’expansion de l’aéroport de Dorval au lieu de Mirabel, et les projets de promoteurs sans scrupules comme le Royalmount, feront en sorte que les gens vont continuer de fuir l’île pour trouver leur coin de paradis. Et le REM va accentuer cet étalement urbain en favorisant la fuite des gens vers les rives sud et nord de l’île. Nous avons la chance d’avoir un énorme territoire où il est possible pour une jeune famille d’obtenir une maison et un milieu de vie agréable et sain. La surpopulation sur la planète va accélérer la possibilité de nouvelles pandémies ; le télétravail va continuer de croître en popularité et l’immigration va augmenter vers les pays où il est encore possible de vivre sainement. Montréal va devoir se réinventer pour survivre aux tendances actuelles.

— Jacques Bournival

Le moteur du Québec

J’espère que ça n’arrivera pas. Montréal est et demeurera la métropole et le cœur de l’économie du Québec. Que serait l’Ontario sans Toronto, la question ne se pose même pas. Montréal, c’est la colonne de l’économie, de la culture, du divertissement, des grands restaurants. Tout le monde y gagne dans la province. Montréal est le moteur du Québec, son rayonnement est reconnu partout.

— Roger Stevens

Près les uns des autres

Le travail et le commerce ne sont plus les moteurs de la densité urbaine. Il fait encore bon de vivre au coude à coude. Il s’agit d’apprendre ce qui plaît dans une commune plus peuplée et de déployer les services désirés en conséquence. La maison, l’école, le travail, les divertissements, les jeunes et les vieux, les riches et les moins riches grandissant et vieillissant près les uns des autres.

— Pierre Lacaille

Repoussoir pour les familles

Qui veut demeurer encore à Montréal ? Très peu de gens. En fait, je devrais dire : très peu de familles. En fait, pourquoi demeurer à Montréal dans un environnement congestionné, pollué, limité, bruyant, de plus en plus criminalisé, où la qualité de vie se dégrade alors que, grâce au télétravail, l’on peut maintenant permettre à nos enfants d’évoluer et de grandir dans un environnement plus vert, où l’air est plus sain, où l’espace nous permet d’accomplir plein d’activités extérieures, où les gens ne sont pas empilés les uns sur les autres, où on a accès quand même à la culture et à la bonne bouffe, où, en bref, on renaît. Les grandes villes seront de plus en plus désertées par les familles et on n’y retrouvera que des célibataires ou des couples sans enfants avec un schème de valeurs différent.

— Laurent Tremblay

Des logements abordables

Montréal sera toujours le moteur économique, culturel et social du Québec, n’en déplaise à ses détracteurs. Cependant, il faut s’assurer que les familles y trouvent leur compte. Comment peut-on, dans certains arrondissements comme Villeray, empêcher une famille propriétaire d’un duplex de le convertir en cottage pour ses propres besoins ? C’est la meilleure façon de les chasser vers la banlieue. Ce n’est pas la solution pour s’assurer que des logements abordables soient disponibles.

— Mario Bibeau

Vive la banlieue !

Pas mort, mais pas fort… Je n’ai aucune envie de me retrouver dans une île déserte, un centre-ville où chaque rue est en réparation, là où il y a de moins en moins de places de stationnement. Aucun intérêt, dans mon cas. J’habite Saint-Bruno où tout ce que j’ai écrit est inexistant. Vive la banlieue !

— Gilles Delisle

Entassement urbain

Malheureusement, vous aurez sans doute raison. Je trouve ça quand même dommage d’empiler les gens les uns par-dessus (littéralement) les autres, de les entasser matin et soir dans des transports en commun. Il faut croire qu’il y en a beaucoup que ça ne dérange pas. Le problème n’est pas tant l’étalement urbain que le nombre d’habitants à caser dans un territoire donné.

— Robert Allard

Accélérons les travaux

La Ville et les gouvernements devraient mettre en branle le maximum de ressources pour faire avancer les travaux de réfection dans toute la ville. C’est le temps de faire travailler les entreprises de la construction, et ses travailleuses et travailleurs, pendant que la ville est plutôt déserte. Pourquoi attendre la fin de la pandémie ? Profitez-en.

— Stéphane Monarque, Lac-Brome

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