L’heure n’est pas à l’optimisme alors qu’une majorité de lecteurs ne croient pas que la « main tendue » par le ministre Christian Dubé aux médecins va régler le problème d’accès à un médecin de famille. Voici un aperçu des réponses à notre appel à tous.

Trouver une solution

Le gouvernement connaît la solution, mais il ne fait rien pour régler le problème. De nombreuses actions posées par les médecins de famille peuvent être exécutées par d’autres professionnels. Ça coûterait moins cher et ça libérerait les médecins. On sait depuis longtemps que payer les médecins à l’acte engendre des abus, et on ne fait rien. Ce gouvernement ne m’a pas démontré qu’il était différent des autres pour trouver une solution. Pourtant, il y a des exemples dans d’autres pays, des exemples qu’il pourrait suivre.

Louise Houle

Premier pas

Un pas dans la bonne direction ! Il est urgent de revoir l’organisation du travail et l’allocation des ressources financières dans le réseau de la santé. Il ne manque pas d’argent dans le système, mais il est mal utilisé et mal réparti ! Pour corriger la situation, il faut d’abord mesurer, et il me semble que c’est ce à quoi s’applique à faire le ministre.

Christian Massé

Agrandir la porte d’entrée

Je crois sincèrement qu’on est arrivés au bout du système du « médecin comme seule porte d’entrée du système ». Les autres professionnels de la santé, notamment les infirmières praticiennes, les infirmières cliniciennes spécialisées et les pharmaciens, peuvent, de par leur formation, faire partie de l’ouverture du système. Le terme « médecin de famille » est inapproprié, car ceux qui suivent des membres de la même famille de la naissance à la mort sont extrêmement rares. Regardons en Ontario, où les infirmières praticiennes suivent vraiment tous les membres d’une même famille : l’accès aux soins de santé se fait habituellement dans les 24 à 48 heures par une professionnelle qui connaît bien la personne ayant besoin de soins ! Qui osera ?

Micheline Ulrich

Premier arrivé, premier servi

Pour qu’un service aux citoyens soit équitable, il est nécessaire d’y appliquer le principe du premier arrivé, premier servi. Cela implique que les médecins doivent avoir l’obligation d’utiliser la liste d’attente de la RAMQ pour admettre un nouveau patient. Or, ce n’est pas du tout ce qui se passe en ce moment ! Bon nombre de médecins choisissent eux-mêmes leurs patients en fonction de leurs intérêts. Pour quelqu’un comme moi, qui est sur la liste d’attente depuis plus de deux ans et qui n’a plus aucun service de son GMF parce que son médecin de famille a pris sa retraite, c’est vraiment révoltant.

Mario Marchand

Incompétence

La main de fer dans un gant de velours tendue aux médecins de famille annonce un gigantesque fiasco. J’ai 76 ans et je crains de perdre mon médecin, qu’il parte à la retraite après toutes ces jambettes de la part des ministres comptables. Quelle incompétence d’un gouvernement qui n’arrête pas de se vanter d’être le « plus meilleur » en Amérique !

Claudette Aubert, Bromont

Nouvelles idées

Par chance, nous vivons dans une démocratie où la main tendue va de soi. Les médecins auront la chance de se réorganiser et de proposer des changements nécessaires dans l’organisation du système de la santé. Il y a de la place pour de nouvelles idées venant de la base. Souhaitons que le ministre saura en prendre note et modifier les structures et les responsabilités.

Marc Beaulieu

Garder le navire à flot

L’accès à un médecin de famille est un problème qui existe depuis presque 20 ans. La médecine familiale attire moins de candidats que la spécialisation. Puisque les gouvernements de l’époque n’ont pas trouvé de solutions pour augmenter le nombre de candidats qui se dirigent vers la médecine générale, il faut maintenant une solution pour remédier au problème d’accès aux médecins de famille. Lorsque la tempête fait rage, ce qui prime, c’est de garder le navire à flot.

Pierre G. Pouliot

Licornes

Le ministre et le groupe d’experts du ministère de la Santé savent très bien que ce nouvel outil pour les rendez-vous sera utile, espérons-le, pour faciliter l’accès, mais nous savons aussi qu’il ne faut pas être aveuglé par cette annonce « miracle ». Où en sommes-nous avec l’embauche d’infirmières à temps plein ? Où en sommes-nous avec l’embauche de personnel administratif ? Le ministre donne l’impression de croire aux licornes. Il faudra beaucoup plus pour redonner le goût à la relève de s’investir dans ce réseau qui ne semble pas beaucoup se préoccuper des humains qui y travaillent.

Michel Legros

Nouveau problème

C’est de la folie de comptables ! Déjà, mon médecin de famille (depuis 20 ans) n’a plus le temps de me voir, juste un appel téléphonique, c’est tout. Pas de check-up, pas de prise de pression, rien, niet. Ajoutez les fins de semaine et les horaires de nuit, et les médecins seront dans la même inquiétante situation que les infirmières. Ils vont tous tomber les uns après les autres d’épuisement. Ce n’est pas une solution, c’est un problème encore pire !

Victoria Ariza

Reconnaissance

Non, pas vraiment. L’amélioration des soins de santé passe obligatoirement par la reconnaissance de tous les professionnels, de toutes catégories, aptes à faire beaucoup plus qu’actuellement. Je n’ai pas besoin de voir un médecin de famille tous les ans lorsque je vais bien – la santé passe par une hygiène de vie et le bagage héréditaire. Mais je veux y avoir accès si je considère que j’ai un problème qui persiste et m’amène de l’inquiétude.

Colette Boisvert

Démission du ministre

Le premier pas vers la réforme ou l’amélioration du système de santé doit passer inévitablement par la démission du ministre Christian Dubé. Ayant payé toute ma vie pour avoir accès à un système de santé fonctionnel, je n’accepte pas de ne plus y avoir accès au moment où j’en ai le plus besoin.

Jacques Picard, retraité