Culture, report de la pension de vieillesse, haine sur les réseaux sociaux : l’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une rencontre avec le chef du Parti conservateur pour lui poser vos questions. Celles-ci avaient été récoltées lors d’un appel à tous, auquel vous avez répondu en grand nombre. Voici les réponses.

Le gouvernement Harper a fait plusieurs coupes en culture lors de ses mandats précédents. Quelle est votre position en matière de soutien au secteur culturel ?

Robert Lemay, Sudbury, Ontario

Erin O’Toole : Merci pour la question, Robert. Je suis fier de nos artistes québécois et canadiens. On va investir dans les secteurs les plus touchés par la pandémie, incluant les festivals et les théâtres. C’est pourquoi, dans les débats sur le projet de loi C-10 (sur la radiodiffusion), j’ai dit qu’il est possible d’équilibrer le terrain entre les créateurs de contenu québécois et canadiens tout en respectant la liberté d’expression. Pour les communautés francophones hors Québec, on a un fonds pour les investissements dans les écoles secondaires francophones, parce que c’est une force pour notre pays. On va aussi moderniser la Loi sur les langues officielles. Après six ans d’inaction, Mme [Mélanie] Joly a abordé le sujet juste avant l’élection. C’est inacceptable. M. [Brian] Mulroney est le dernier premier ministre canadien à avoir modernisé la Loi sur les langues officielles. Je serai le prochain.

Est-ce que vous pourriez reporter la pension de vieillesse de 65 à 67 ans, comme votre prédécesseur M. Harper voulait le faire ?

Yvan Landry

E. O. : Merci pour la question, Yvan. Ce n’est pas dans notre plan. On va respecter et continuer l’approche du gouvernement de M. Trudeau sur la vieillesse. Dans notre plan pour le rétablissement du Canada, on a plusieurs politiques pour nos aînés. On va continuer les augmentations des programmes de pension. On va protéger les pensions privées pour les retraités des entreprises qui sont près de la faillite. On a des investissements sur les crédits d’impôt pour les aînés qui veulent rester à domicile. On a des investissements dans notre système de santé et dans les CHSLD. Et on va doubler l’allocation canadienne [pour les travailleurs], ce qui est important pour les aînés en transition qui travaillent un peu et qui sont vulnérables à une augmentation des prix.

J’aimerais savoir quelles sont vos idées pour légiférer les réseaux sociaux, qui deviennent de plus en plus une foire aux insultes. Impossible d’y exprimer une idée ou une opinion sans risquer de se faire harceler. Conséquences : on n’y retrouve plus que les opinions extrêmes, d’un bord comme de l’autre.

Marie Duguay

E. O. : En tant que politicien, je comprends très bien la question ! C’est difficile pour moi de voir les réseaux sociaux. J’ai dit à ma femme : ne regarde pas Twitter et les autres plateformes ! C’est difficile parce qu’on doit respecter la liberté d’expression. Mais on a une loi contre la haine et contre les actes haineux. On doit travailler avec les policiers sur la haine en ligne ; on doit appliquer notre loi sur l’internet.

Propos recueillis par Philippe Mercure

Note : Les questions et réponses ont été légèrement éditées pour en faciliter la lecture.