Gouvernement de coalition, inflation, crise des opioïdes : l’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une rencontre avec le chef du NPD pour lui poser vos questions. Elles avaient été récoltées lors d’un appel à tous, auquel vous avez répondu en grand nombre. Merci ! Voici les réponses.

Que pensez-vous des gouvernements de coalition, qui sont de plus en plus populaires dans le monde ? Seriez-vous prêt à former un gouvernement de coalition ?

Jean Filiatrault

Jagmeet Singh : Je suis ouvert… Si je suis premier ministre et que je dois travailler avec un autre parti ou réaliser les changements nécessaires pour aider les gens, je suis prêt à faire tout ce qui est possible pour réaliser les résultats. Ça, c’est la différence pour moi. Je suis vraiment attaché à aider les gens à améliorer leur qualité de vie, à faire face aux grandes crises dans leurs vies. Je suis toujours ouvert à ce qu’on travaille ensemble pour réaliser ce but. Comme premier ministre, je vais rester ouvert. […] C’est par exprès que j’ai répondu à cette question comme si j’étais premier ministre, parce que c’est ce que je veux faire. Dans cette élection, on offre aux gens d’avoir un gouvernement néo-démocrate, donc je ne peux pas accepter une défaite avant la décision des gens. […] Je continue de dire : la meilleure option pour les gens, c’est les néo-démocrates.

Depuis quatre ans, 21 000 personnes sont décédées des suites d’une surdose de drogue. Et des milliers de personnes ont des problèmes de toxicomanie. Hélas, personne n’est responsable, personne n’est coupable. Que fera votre gouvernement, s’il est élu, face à ce problème ?

Mario Blais

J. S. : C’est vraiment un grand problème et je veux premièrement souligner qu’on a perdu tellement de vies à cause de cette crise. L’approche des gouvernements, libéraux et conservateurs, était de criminaliser les gens. Cette approche ne fonctionne pas. […] Je suis un ancien avocat et j’ai représenté des clients qui ont eu des dépendances horribles. Ça n’aide pas les gens de les arrêter, de les poursuivre en justice et de les mettre en prison. Ça ne fonctionne pas pour bâtir une société plus sécuritaire ni pour les aider. Notre approche, c’est de prendre ce problème comme un problème de santé, avec une approche de santé. Donc, ne pas poursuivre en justice et arrêter les gens, mais mettre plus d’investissements dans la réhabilitation. Il y a un modèle au Portugal qui fonctionne vraiment bien. Un modèle qui remplace l’ancienne approche avec une nouvelle. Et leur résultat, c’est qu’ils ont sauvé des vies, ils ont fait face à la toxicomanie et à la dépendance. Cette approche, c’est quelque chose que j’encourage.

Que comptez-vous faire pour minimiser l’inflation qui touche l’ensemble de la population, et en particulier les personnes à la retraite ?

Jacques Marchand

J. S. : Je comprends les inquiétudes. […] Premièrement, si on investit dans les programmes sociaux qu’on a proposés, ça va réduire les coûts pour monsieur et madame Tout-le-Monde. Si on investit dans une assurance-médicaments universelle, ça va réduire les coûts, même pour les gens qui ont une assurance privée. Donc, ils vont sauver de l’argent. Deuxièmement avec notre plan pour investir dans les soins dentaires, les gens vont aussi sauver de l’argent. […] On veut mettre une limite sur le montant que les entreprises de télécommunications peuvent charger pour les services cellulaires et internet. […] Finalement, un grand élément de l’inflation, c’est le fait que les prix des maisons augmentent. On a un plan pour régler ça aussi. […] Pour les retraités (plus spécifiquement), on propose d’augmenter le financement ; on propose un investissement pour établir un salaire garanti pour nos aînés. Et l’assurance-médicaments universelle dont j’ai parlé va aussi beaucoup aider les aînés qui ont besoin des médicaments.

Seriez-vous en mesure d’identifier une mesure ou un projet d’un autre parti avec laquelle/lequel vous êtes en accord et que vous seriez prêt à appuyer si le chef de ce parti est élu ?

Nicole Gignac

J. S. : Oui. Les investissements dans les services de garde, mais au lieu de prendre 30 ans pour le faire comme les libéraux ont fait, on pense qu’on doit le faire tout de suite. Les verts s’occupent de l’environnement et ils ont quelques éléments avec lesquels je suis d’accord. […] Et l’importance des transferts en santé. Les conservateurs ont parlé de ça et je suis d’accord. Des transferts en santé sans condition pour le Québec, c’est quelque chose que j’appuie aussi.

Propos recueillis par Alexandre Sirois

Note : les questions et réponses ont été légèrement éditées pour en faciliter la lecture.