Nous avons reçu plus de 800 commentaires sur la nomination de Mary Simon au poste de 30e gouverneur général du Canada, un flot de courriels qui prouve que cette fonction ne laisse pas les Québécois indifférents. Une majorité de lecteurs de La Presse salue la nomination d’une femme autochtone, mais déplore qu’elle ne parle pas français.

Une gifle

La nomination d’une autochtone ne parlant pas français est une gifle pour les Canadiens français. Au moment où les libéraux veulent renforcer la Loi sur les langues officielles, ils font fi d’une tradition voulant que le gouverneur général parle français et anglais. C’est un recul pour les francophones.

Louise Girard

Et si elle ne parlait pas anglais…

Nommer un membre des Premières Nations est une bonne idée dans une prérogative de réconciliation avec les peuples autochtones. Cependant, je ne crois pas que le premier ministre aurait osé nommer une autochtone francophone au poste de gouverneur général. Le respect des deux peuples fondateurs du Canada est la pierre d’assise et de cohésion du pays. Il est important de le respecter. Donner à un n’est pas nécessairement enlever à l’autre… La reine elle-même est parfaitement bilingue. Même que la devise de l’Angleterre est française : « Dieu et mon droit ». Peut-être que le Québec pourrait se passer d’un gouverneur général…

Laurier Poissant, Mont-Saint-Hilaire

Sauver la face

Une nomination qui permettra à Justin de sauver la face à l’international. Et de calmer le jeu dans le pays, et peut-être d’enclencher la réconciliation. Mais ce poste de gouverneur général demeure inutile et coûteux ; un fossile d’une autre époque.

Michel Sauvageau

Les voies sinueuses de la réconciliation

Le poste même de gouverneur général perpétue au Canada le statut d’État colonial et le fait que madame ne parle pas français nous renvoie à notre statut de minoritaires. D’autre part, en tant qu’Acadien et porteur d’un infime pourcentage de sang amérindien, je me suis beaucoup intéressé à l’histoire du Canada, celle qu’on ne nous a pas racontée. L’horreur mise au grand jour ces derniers temps ne représente qu’une infime partie de ce qui pèse lourd sur l’héritage des autochtones.

Le chemin de la réconciliation, si on veut un jour y arriver, empruntera forcément des voies sinueuses et un parcours difficile. Si cette nomination peut y apporter une mince contribution, être vue par les autochtones eux-mêmes comme faisant partie de cette démarche, alors je dis tant mieux, et je dis merci à Mme Simon pour sa contribution au processus de guérison.

Michel Miousse, Saint-Jean-Port-Joli

Il était temps

Bien heureuse de cette nomination, peu importe qu’elle ne parle pas français, elle peut l’apprendre. Il était temps que l’on reconnaisse la valeur des peuples autochtones et de leur intelligence. Ils ont toujours été ignorés pour plusieurs raisons. J’ai entendu les pires calomnies, comme quoi ce sont des profiteurs qui ne paient pas de taxes, boivent de l’alcool, vendent illégalement des cigarettes et ne sont pas éduqués. Bravo à M. Trudeau pour cette nomination, il était temps.

Lyne Tremblay

Une lacune fondamentale

Bien que j’éprouve beaucoup de respect pour Mme Simon, et ce, autant pour sa personne que pour sa carrière, je pense qu’il faut parler français pour occuper le poste de gouverneur général. Je regrette d’ajouter que je ne crois pas que ce soit important pour elle puisqu’elle n’a jamais manifesté jusqu’ici d’intention de l’apprendre malgré le fait qu’elle ait travaillé dans des dossiers qui impliquaient le gouvernement du Québec et qu’elle y soit née. Je comprends les vues du gouvernement fédéral étant donné la situation avec les autochtones, mais parler français m’apparaît incontournable pour ce poste.

Colette Boudreau, Montréal

Une promesse trop souvent entendue

Encore une fois, le ou la personne promet d’apprendre le français. Je ne compte plus les fois où on se fait servir cette promesse. Pour un pays bilingue, le gouvernement Trudeau manque de respect envers les communautés francophones du pays. Comment aurait réagi le ROC si le bilinguisme de la gouverneure générale avait été sa langue maternelle et le français ? Et je ne remets pas en question les compétences de Mme Simon, mais avec toutes ces années de service pour notre pays, c’est aujourd’hui qu’elle découvre l’importance du français.

Marcel Séguin

Mieux qualifiée que ses prédécesseurs

Personnellement, je crois que le geste est plus important que le fait qu’elle parle le français. Il est temps de retrouver des membres des Premières Nations aux plus hauts postes du pouvoir. Le poste de gouverneur général est toutefois, à mon avis, symbolique et le fait que la personne désignée représente la reine est en soit un anachronisme. Mais Mme Simon semble avoir toutes les qualifications pour le poste et elle devrait pouvoir faire mieux que quelques-uns de ses prédécesseurs.

Alain Tremblay, Lachine

Manque de respect

Le premier critère pour occuper ce poste, dans un pays aux deux langues officielles, c’est de maîtriser les deux langues. Premier critère incontournable. Imaginons une personne francophone, ayant habité Toronto, ne parlant pas la langue anglaise, qui nous dirait à 74 ans vouloir apprendre l’anglais… pour occuper ce prestigieux poste. Le tollé suscité chez nos voisins anglophones serait aussi légitime que le nôtre, aujourd’hui. Cette nomination est un manque de respect flagrant pour nous, francophones de ce pays bilingue.

André Chalifour, Laval

Elle a ma confiance

Je suis entièrement d’accord avec la nomination de la gouverneure générale. Je lui fais confiance pour apprendre le français. Elle semble apte pour le travail qui l’attend à comparer aux autres avant elle qui parlaient français et dépensaient sans compter.

Pierre Craig

Inacceptable

C’est inacceptable qu’un pays « bilingue (anglais-français) » nomme une gouverneure générale qui ne parle pas français, bien qu’elle soit très instruite et très compétente. C’est désolant. À l’âge qu’elle a et avec les postes qu’elle a occupés, elle a eu amplement le temps d’apprendre la deuxième langue officielle de son pays ! La promesse de l’apprendre maintenant a peu de valeur.

Hélène Hamelin

La chance au coureur

Je suis en accord avec la nomination de Mme Simon. Elle semble être la candidate idéale et de plus, il est temps qu’une représentante des Premières Nations soit reconnue par nos gouvernements. Il est vrai qu’elle ne parle pas français, mais peut-être l’apprendra-t-elle bientôt ? Donnons une chance au coureur.

Renée Biron

Mes souhaits

Excellent choix. Je souhaite que notre gouverneure générale apprenne le français. Comme payeur de taxes, je lui demande de faire pression pour que l’histoire du Canada soit réécrite. Quand cette dame ne sera plus au pouvoir, le poste et les coûts qu’il engendre devraient être modifiés, voire annulés.

Marie-Andrée Leduc

Une feuille de route exemplaire

Je suis ravi de cette nomination. Mme Simon a une feuille de route exemplaire et elle a su tenir tête aux gouvernements passés et travailler avec eux pour faire avancer les droits des autochtones. Le fait qu’elle ne parle pas français m’importe peu. Elle a promis d’apprendre le français, mais à 74 ans, c’est peu probable. C’est la bonne personne au bon moment. Bravo pour cette nomination.

Marc Raymon

Scandaleux

Scandale ! Imaginez la réaction du Canada anglais si une autochtone francophone ne maîtrisant pas l’anglais avait été nommée gouverneure générale et vous aurez réponse à votre question.

Yvon Bélair, Laval

Un poste trop dispendieux

Je n’ai absolument rien de négatif à dire contre Mme Simon… Par contre, le montant des dépenses financières consacrées à ce poste est totalement indécent, considérant les finances canadiennes qui ont été détruites par la COVID-19, entre autres, pour les prochaines années…

Stéphane Dufour

Je me souviendrai

À la suite de la nomination de Mary Simon comme gouverneure générale du Canada par un premier ministre qui ose défier le Québec en nommant une personne qui ne parle pas le français, je lui exprimerai mon opinion lors des prochaines élections fédérales en portant bien haut la devise « Je me souviens »…

Jean-Guy Gauvin

Abolissons le poste

Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour abolir ce poste de gouverneur général symbole du colonialisme au lieu d’en nommer une autre ?

Réal Meunier

L’arrogance du père

La nomination de Mme Simon au poste de gouverneur général est politique. Elle vise simplement à balayer de la main – à faire oublier – les scandales à venir autour du traitement des autochtones par les deux peuples fondateurs du Canada, et ce, avec l’approbation de l’Église… Rien d’autre ne peut justifier la nomination d’une personne qui ne maîtrise aucunement le français, pourtant une des deux langues officielles du Canada… Justin est bien le fils de Pierre Elliot… Je vois dans cette nomination toute l’arrogance de Trudeau père envers l’autre peuple fondateur (les francophones)…

Michael Chèvrefils, retraité québécois vivant à Cuba

Les principes au rancart

La nomination d’une nouvelle gouverneure générale qui ne parle pas français est une insulte pour toute la communauté francophone du Canada. Ce gouvernement libéral a beau se pavaner avec en tête la ministre Joly pour défendre le fait français, mais quand vient le temps d’appliquer sa politique aux moments importants, il revient dans ses tranchées. Les candidats potentiels bilingues ne manquaient pourtant pas, Michèle Audette en est un parfait exemple.

Cette situation est d’autant plus choquante que si on avait choisi un candidat ne parlant que le français et une langue autochtone, il y aurait un tollé dans le reste du Canada.

Cette nomination reflète bien ce qui mène la politique de M. Trudeau : avant tout bien paraître, quitte à mettre au rancart ses beaux principes.

Réal Thuot, Saint-Jean-sur-Richelieu

Une fête c’est bien, cinq sièges c’est mieux

Sans prétendre être un spécialiste en matière autochtone, l’idée associée à l’adoption d’une journée nationale des peuples autochtones ou encore la récente nomination de Mary Simon comme gouverneure générale du Canada remuent en moi une multitude de souvenirs associés aux faits suivants : Loi sur les Indiens, Commission sur les femmes disparues, commission Viens, Commission de vérité et de réconciliation, revendications territoriales, Joyce Echaquan, pensionnats autochtones, Kamloops, Marieval, « le plus meilleur pays du monde ». Surtout que, dans un tel contexte, l’adoption d’une éventuelle fête ainsi que la nomination d’une autochtone comme gouverneure générale sont pour moi l’équivalent d’offrir à des enfants une distributrice de bonbons dans un camp de réfugiés où la malnutrition est endémique.

Croit-on encore les autochtones assez dupes pour accepter, comme au temps de la colonisation, des pacotilles en échange d’une patience, d’une tolérance de leur part qui doit perdurer ? La situation des autochtones m’amène à la comparer au passage de la monarchie à la monarchie parlementaire au Moyen Âge. Certains monarques ont eu le courage de réaliser ce passage qui a été un élément déclencheur pour la mise en avant-scène de projets constitutionnels.

Arrêtons de tergiverser, de réaliser des commissions s’ajoutant à d’autres commissions, de faire des nominations honorifiques, et ayons aujourd’hui le courage parlementaire de certains monarques d’autrefois et donnons maintenant au peuple autochtone du Québec cinq sièges à l’Assemblée nationale, et cela, pour une période de 20 ans, afin de permettre le début d’une collaboration nouvelle.

Vont-ils associer cette main tendue à une assimilation sournoise déguisée en pratique parlementaire non adaptée à leur réalité ? Proposons tout de même. Pour des raisons qui me semblent évidentes, aucun autre groupement ne pourrait accéder à une telle attribution. Une fête et une gouverneure générale, c’est bien, cinq sièges, ce n’est pas seulement mieux, c’est un meilleur avenir pour tous.

Rhéal Desjardins, Trois-Rivières

Sans intérêt

Je n’ai aucun intérêt pour cette nomination. Cette fonction ne représente qu’une dépense inutile. Quand le Canada va-t-il s’affranchir de la désuète monarchie britannique ?

Claude Dupuis