La chronique de Rima Elkouri du 25 novembre, « Au-delà des anges gardiens », a suscité beaucoup de commentaires, de nombreux lecteurs appuyant l’idée de Louise Arbour de régulariser, à certaines conditions, le statut de toutes les personnes sans papiers au pays durant la pandémie. Voici un aperçu des courriels reçus.

Pourquoi ne pas continuer ?

Merci d’écrire la parole de Louise Arbour, de nous la faire connaître. Comme elle, je ne comprends pas la position gouvernementale. L’idée de donner un permis de travail de deux ans est superbe. Deux ans pour prouver aux opposants leur grande valeur. Ces migrants vivent, travaillent déjà avec et pour nous. Pourquoi ne pas continuer ?

Dominique Goudreau

Un rayon de lumière dans le devenir du Québec

Si j’avais croisé le chemin de Louise Arbour, je lui aurais dit « super bonne idée ». Non pas que je sois plus ouvert que la majorité des gens, mais peut-être parce que je suis un témoin privilégié des travailleurs de l’ombre en CHSLD et en résidence privée. En tant que travailleur pour des maisons funéraires, dont la responsabilité était de transporter des défunts morts de la COVID-19, dans les zones chaudes ou froides, j’ai pu croiser quotidiennement ces travailleurs migrants. Parfois, ils peinaient à s’exprimer en français et pourtant ils – mais surtout elles – travaillaient sans relâche. Elles et ils sont un rayon de lumière dans le devenir du Québec. En disant « super bonne idée », nous ne serions pas généreux, mais à tout le moins plus lucides.

Louis R. Leduc

« Je suis déçu »

Je vous lis et je ne suis pas souvent d’accord avec vous, mais chacun ses opinions. Par contre, je travaille comme paramédical à Montréal et Laval et je côtoie souvent les travailleurs auxquels vous faites référence. Je trouve vraiment dommage que le premier ministre change son fusil d’épaule arbitrairement et je suis très déçu. Je suis moi-même caquiste, mais il arrive que l’opinion publique bascule. Dans mon cas, c’est fait.

Jason Roussel

Nous avons besoin les uns des autres

Je suis tout à fait d’accord avec Louise Arbour. Nous avons besoin de ces gens et ils ont besoin de nous. Pourquoi le gouvernement est-il si sévère ? Pour ne pas déplaire à certains électeurs ? Au Québec, nous sommes en grande partie des immigrants depuis l’arrivée des premiers colons. Merci, madame Elkouri, pour cet article, vos propos sont toujours éclairants.

Louise Perkins

Reconnaître le courage des migrants

Merci, mesdames Elkouri et Arbour, ça fait du bien de lire et d’entendre à l’occasion des voix qui partagent mon point de vue sur la régularisation du statut des demandeurs d’asile, qui ne se limite pas auxdits « anges gardiens », expression que je n’aime pas non plus ! À l’évidence, nous avons besoin de cette main-d’œuvre, malheureusement mal payée, à faire des jobs sur lesquels nous qui nous disons Québécois, les vrais, levons le nez ! Mon intention n’est pas de valoriser le cheap labor, mais de reconnaître la fierté et le courage d’un migrant, sans papiers, qui se retroussent les manches pour gagner, par son travail, l’argent nécessaire à nourrir ses enfants et encore, pas toujours, plutôt que de s’en remettre à l’aide sociale. J’avoue de la honte, une grande gêne face à l’attitude de notre premier ministre, qui nous ramène à une époque que je croyais révolue, celle du Québécois dit de souche xénophobe, peu sûr de lui, qui craint que l’accueil d’immigrants lui enlève quelque chose plutôt que d’être une source d’enrichissement culturel, une manifestation d’ouverture, d’accueil. Même si depuis des années le voyage fait partie des activités prisées par plusieurs, faut-il conclure que nous préférons que l’exotisme, la différence, le dépaysement restent à l’intérieur de ses frontières ? Bref, on est fier d’avoir quasi fait le tour du monde, de se remémorer plein de souvenirs inoubliables, d’avoir rencontré des gens extraordinaires, mais quand la visite vient chez nous, on aime bien qu’elle retourne d’où elle vient. Merci, mesdames, en espérant que votre point de vue soit un jour partagé par une majorité d’entre nous.

Françoise Lord, Montréal

Nos sauveurs

Je suis à 200 % d’accord avec Louise Arbour. J’ai 78 ans et je suis depuis très longtemps indignée par l’accueil que l’on fait aux immigrants. On doit leur donner leur statut, mais aussi reconnaître leur compétence dans tous les champs d’action. Je me suis toujours inquiétée de voir des professionnels dans des emplois précaires et souvent sous-estimés. On manque de médecins et ils conduisent des taxis, on manque de main-d’œuvre et on ne reconnaît pas leur travail. Je viens d’un milieu agricole et que mangerions-nous si nous n’avions pas ces gens généreux, travaillants, honnêtes et polis qui travaillent chez les maraîchers ? Ce sont nos sauveurs et ils contribuent à notre bien-être. Donnons-leur une terre d’accueil digne.

Huguette Beauchemin

Un besoin pour le Québec

Dommage que Louise Arbour ne soit pas première ministre du Québec. François Legault est anti-immigrant, j’ai honte du Québec avec cette décision de ne pas accepter tous les demandeurs d’asile. Ces gens ont souvent travaillé dans des conditions dangereuses pendant cette pandémie, le Québec a besoin de ces femmes et de ces hommes.

Francine Rochefort

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