Vous avez été nombreux à commenter l’éditorial de François Cardinal sur la laïcité de l’État, « Au nom de qui parle Legault ? », publié le 21 novembre, une majorité se disant en accord avec la position du premier ministre.

>> Lisez l’éditorial de François Cardinal

Une extension de la société

Médecin ou professeur, ce n’est pas du tout, mais pas du tout la même chose. L’école est une extension de la société, son bras éducatif et pédagogique. L’école doit transmettre le savoir, et aussi les fondements de la société, ce pour quoi l’école a été créée. Tout le monde passe par l’école. Tout le monde ne va pas nécessairement chez le médecin. Vous commettez là un sophisme dangereux.

— Bernard Marcoux, écrivain

Afficher ses couleurs

Entièrement en accord avec vous, M. Cardinal. Effectivement, en quoi un enseignant est-il davantage en position d’autorité qu’un médecin, une spécialiste de la petite enfance, un avocat ou le procureur général ? Mais j’irais encore plus loin : n’est-il pas moins risqué de se faire servir par une personne en position d’autorité qui affiche clairement ses couleurs ? Si j’étais musulman et que la personne qui m’interpelle en exerçant son autorité était juive, n’aurais-je pas intérêt à ce que ça se sache de tous ?

— Stéphane Corbin, Saint-Bruno-de-Montarville

Pas leur place

Je ne peux que féliciter le courage de M. Legault concernant la loi 21. Pour le bien commun et le mieux vivre ensemble, il est impératif que les enseignants soient exempts de tous symboles religieux, qui n’ont absolument pas leur place dans nos écoles. Ces dernières ne doivent en aucun temps créer des biais de manière insidieuse auprès des apprenants.

— Bernard Pelletier

Ne rien imposer

La laïcité, c’est l’ensemble des Québécois qui sont en accord, et nous appuyons notre premier ministre dans cette voie. Une grande partie de nos immigrants ont choisi le Québec pour fuir leur pays, les contraintes, la violence, les abus de toute sorte. En s’installant chez nous, ils ont choisi un pays libre où il n’y a pas une religion qui va imposer quoi que ce soit. Nos immigrants ont la liberté de pratiquer leur religion, mais pas de nous l’imposer dans nos institutions laïques…

— Marie-France Jungas

Une légitimité incontestable

Alors là, je ne vous suis pas du tout ! Ainsi, il faudrait qu’au Québec, un gouvernement majoritaire ait l’accord des partis de l’opposition, même du PLQ réfractaire, pour adopter une loi légitime et très majoritairement acceptée, voire souhaitée après tant de tergiversations. Ce n’est rien de moins que la légitimité traditionnelle et constitutionnelle de notre gouvernement que vous remettez en cause. Irresponsable et tordu à souhait. Quelle déception !

— Jacques Bordeleau

Un peu d’humilité

Mais vous avez complètement raison. Il aurait suffi d’un peu d’humilité pour obtenir un consensus.

— Micheline Vigneault

L’image de la laïcité chez l’enfant

Vous avez tout faux. Les enseignants sont les porte-étendards de l’image mentale de la laïcité chez nos enfants. Il est donc primordial qu’ils ne portent pas de signe religieux, beaucoup plus que les juges, les policiers, les soldats, etc. L’avenir en dépend.

— André Rivard

Croire aux licornes

Atteindre un consensus de la part des trois partis politiques pour la loi sur la laïcité, c’est l’équivalent de croire aux licornes. Une personne qui ne peut exécuter ses fonctions sans le port de signes religieux démontre clairement qu’elle renie les valeurs fondamentales de la société qui l’a accueillie.

— Michel Matte

Légitimité n’égale pas unanimité

Le fondement du texte est faux. Les libéraux n’auraient jamais voté la loi telle qu’elle est rédigée aujourd’hui. D’ailleurs, la légitimité démocratique ne prend pas sa source dans l’unanimité. En fait, c’est tout le contraire : la légitimité s’appuie sur la confrontation des idées et sur les mécanismes qui permettent la décision. En attaquant la légitimité du gouvernement Legault, majoritaire à l’Assemblée nationale, l’auteur du texte exprime toute la violence contenue dans la loi constitutionnelle canadienne et la rancœur de celles et ceux qui la défendent contre les aspirations du peuple québécois.

— Pierre Lemaire

Mission impossible

L’obtention d’un consensus aurait été impossible. La preuve ? Le gouvernement Charest a tôt fait de tabletter le rapport de la commission Bouchard-Taylor plutôt que d’en débattre plus avant. De plus, lorsque Legault a voulu appliquer des recommandations de ce rapport, les libéraux (friands de reporter les tâches difficiles) se sont encore une fois désistés. Bravo à la CAQ, qui en a fait plus même en temps de pandémie que les libéraux en deux mandats.

— Denis Brodeur, Montérégie

Un processus démocratique

Un gouvernement élu majoritairement qui passe une loi appuyée par une majorité des Québécois commet un abus ? L’assentiment de toute la Chambre ? En quoi est-ce que ça légitimerait plus ce processus ? Notez que je ne suis pas certain de l’impact du port de signes religieux par les professeurs, mais le processus me semble démocratique. Combien de profs au juste se sentent bafoués par ce règlement ? Quel pourcentage du corps professoral ? Que de débats pour des signes qui, à mon sens, ne font qu’étaler la naïveté humaine. A-t-on besoin de ça dans nos classes ? Pourquoi vos cheveux sont cachés, Madame ? Bien, c’est Dieu qui le demande des femmes… Vraiment ?

— Christian Turenne

J’irai en enfer

Pour ma part, je suis complètement d’accord avec M. Legault. Je n’ai pas voté pour lui pour avoir un pleutre au pouvoir. Enfin quelqu’un qui ose s’attaquer aux pouvoirs religieux. Je sais, je vais aller en enfer s’il existe, mais au moins, je vais y rencontrer plusieurs évêques, archevêques et papes.

— Richard Therrien

En notre nom

Pourtant, d’après les consultations qui ont été menées, la grande majorité adhère au principe de laïcité, donc il parle en notre nom.

— Michel Grenier