Vous avez été une centaine de lecteurs à réagir au texte de Normand Mousseau publié le 23 septembre. Voici un aperçu des courriels reçus.

La vie avant les partys

Les messages de prévention ont depuis longtemps plafonné dans la population. Permettre aux jeunes d’avoir leurs activités sociales de groupe tout en leur demandant de ne pas être en contact avec leurs parents, leurs frères et sœurs et leurs grands-parents après leurs activités sociales est inconcevable, surtout pour ceux qui vivent chez leurs parents. De plus, aucun moyen de contrôle ne sera à la disposition des autorités pour vérifier si ces jeunes respectent bien les consignes. Je suis psychoéducateur de formation et conscient des besoins de socialisation de ces jeunes. Mais je suis également conscient que nous devons, comme adultes, leur inculquer une forme de respect de l’humanité, et ça commence par la restriction des partys. Cela nécessite aussi des amendes pour les conscientiser. Il faut pouvoir le faire, et rapidement. La vie est plus importante que les partys dans mon échelle de valeurs.

– Claude Demers, psychoéducateur à la retraite

Science, politique et mauvaise gestion

Tout à fait d’accord avec cette position. L’approche actuelle du gouvernement est embourbée dans un mélange entre la science, la politique et la mauvaise gestion. Six mois après le début de la crise, on devrait voir une approche beaucoup plus fignolée que simplement se rabattre sur la peur pour guider la population.

– Pierre Boyer

Des mesures que tous doivent respecter

Je suis d’accord avec le fait que les consignes du gouvernement changent et ne sont pas claires. Par contre, l’immunité collective n’étant pas un concept encore confirmé, je ne vois pas pourquoi les mesures sanitaires ne devraient pas être maintenues et respectées par tout le monde. Mes enfants font l’école virtuelle, car il y a une personne vulnérable sous notre toit. Ils portent un masque quand ils voient leurs amis. Tout le monde collabore et est très heureux. Je ne comprends pas pourquoi les gens de 20 à 30 ans ne peuvent pas en faire autant. Pourquoi voulez-vous que les fêtes se transforment en éclosions, même si c’est dans une population moins risquée ? Le concept m’échappe… Ne serait-ce pas plus simple que tout le monde suive les consignes ? Il peut y avoir des soupers d’amis et des fêtes et de la socialisation. Il faut simplement garder une distance et, si on ne peut pas, porter un masque. Deux concepts que même mon plus jeune fils comprend. Et que tous ceux qui ne respectent pas les consignes ne reçoivent pas de soins, alors… si ce virus est si léger !

– Luc-Olivier Lavoie

Un peu d’empathie pour les gens au front

Malheureusement, je crois que vous oubliez de tenir compte du personnel du réseau de la santé qui est épuisé, tombe malade ou quitte le navire. Il y a pénurie d’employés pour répondre à la hausse des cas. C’est bien beau les libertés individuelles, mais qui va vous soigner quand vous allez tomber malade s’il n’y a plus assez d’employés ?

– Sylvie Forget

Non à l’immunité de groupe sur le dos (large) des aînés

Les activités sociales, ce n’est pas un besoin fondamental que pour les jeunes. Ça l’est pour tout le monde, y compris les aînés. Pourquoi privilégier la santé mentale des jeunes (qui ont bien d’autres moyens technologiques pour communiquer avec leurs nombreux amis) au détriment de celle des aînés, qui sont souvent seuls et sans ordinateur ? Si le problème vient des jeunes qui se contaminent entre eux sans penser aux autres ou en se foutant des conséquences, c’est envers ce groupe que le gouvernement doit être le plus sévère et imposer des sanctions.

– Pierre Bousquet

En guerre contre un virus

Nous sommes en guerre contre un virus, monsieur ! En temps de guerre, ce n’est pas le temps des compromis. Jeunes et moins jeunes, nous sommes tous dans le même bateau. Votre Titanic ressemble à « les jeunes d’abord, les autres, arrangez-vous pour vous sauvez vous-mêmes ! » Votre propos me semble irresponsable malgré le fait que vous ayez droit à votre opinion. C’est désolant, et je n’adhère pas du tout à votre « philosophie ».

– Yolande Jutras

Fions-nous aux experts médicaux

Je ne me ferais pas opérer à cœur ouvert par un professeur de physique tout comme je ne compterais pas sur un médecin pour envoyer une fusée sur Mars. La capacité d’analyse est souvent teintée par nos propres opinions. Je fais bien plus confiance aux spécialistes de la médecine et aux épidémiologistes, dans ce cas-ci, qu’en ce professeur. Il a peut-être certaines compétences, mais jusqu’à preuve du contraire, je vais continuer à me fier aux experts médicaux.

– Sylvain Larocque

L’immunité collective, une stratégie loin d’être établie

La valeur de l’immunité collective comme stratégie est loin d’être établie. Le taux de mortalité semble bas en ce début de deuxième vague, comme il l’était à la fin mars… Le taux de mortalité augmentera inéluctablement d’ici quatre semaines alors que les plus jeunes infecteront progressivement les plus vieux.

– Alain Larocque

Une proposition qui mériterait un large débat

Votre proposition est intéressante à condition que vos deux hypothèses principales soient confirmées, soit celle de l’immunité durable qui se développe chez les personnes infectées et celle du faible taux d’immunité collective nécessaire pour contrôler l’épidémie (cette dernière étant normalement estimée à plus de 60 % plutôt que de 20 à 30 %). Toutefois, il me semble que votre proposition imposerait des sacrifices importants aux personnes plus âgées et vulnérables, au nom des droits et des besoins de sociabilité des plus jeunes. Par exemple, si on vous suit bien, une personne de 65 ans et plus ou une personne diabétique ne pourrait fréquenter des lieux publics comme des restaurants et des salles de spectacle, et encore moins participer à une fête familiale, car elle serait en contact avec des plus jeunes. Ainsi, on nierait les besoins d’une tranche de la population au bénéfice d’une autre. Cela jusqu’à ce que l’immunité collective soit atteinte. À mon avis, votre proposition mériterait un large débat.

– Élise Roy

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