Vous avez été près d’une centaine à commenter le texte de François Cardinal sur l’après-COVID-19, « Rien ne sera jamais plus pareil », publié dimanche. Voici un aperçu des courriels reçus.

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L’espoir du changement

L’espérance, c’est l’espoir. L’espoir de voir apparaître quelque chose de mieux, de plus grand que ce qui était avant. En ces temps de crise, cet espoir fait vivre. Il nous encourage à respecter les règles pour le bien de chaque individu, pour le bien de notre société. Malheureusement, l’espoir ne fait pas changer les choses, il ne fait qu’embellir nos pensées. Mon avenir, notre avenir, je l’espère plus vert, plus ouvert également, mais pour faire vivre cette histoire, ça prend des gens prêts à changer. Ça prend des gens prêts à s’engager. Dans cette lutte, chaque personne est responsable.

Il faut donc se demander ce que chaque individu est prêt à faire pour transformer cet espoir en réalité. C’est ça, le paradoxe du changement : tout le monde veut que ça change, mais personne n’est prêt à changer. Alors, profitons de ce confinement pour se poser la question : que suis-je prêt à faire pour être l’agent de changement dont le monde a besoin ? Chaque geste compte !

— Marie-Pier Robitaille

Au retour de la pause

Cette crise aura une fin, non seulement au sens qu’elle ne durera pas toujours, mais aussi et surtout qu’elle devra nous être utile. Quand on constate son ampleur, sachant que la fin justifie les moyens…

Au retour de la pause, nous devrons avoir réalisé que si nous civilisons depuis des milliers d’années, l’ère d’avant n’en était pas moins une d’enfance collective. Une enfance passée devant le téléviseur à se distraire, voire s’abrutir au lieu de nous élever. Une enfance caractérisée par la satisfaction immédiate de besoins qui ne se sont pas avérés fondamentaux, remplie de bébelles, de gadgets et autres voitures. Nous aurons été des enfants turbulents, sans cesse en chicane les uns avec les autres, souvent pour des motifs frivoles, des querelles enfantines, quoi ! Des enfants irrespectueux, sans gêne, brise-fer même, selon ce qu’en dit notre environnement.

D’aucuns prétendent même que c’est ce qui nous a valu d’être confinés dans nos chambres. Et tandis que nous refusions de vieillir, s’accumulaient des sujets destinés « aux grands », par conséquent demeurés lettre morte. Au retour de la pause, donc, nous devrons avoir crû et laisser les enfantillages derrière.

La crise annoncée sera notre adolescence ; nous devrons nous révolter contre l’ordre établi, tout remettre en question afin de rectifier la course folle imprimée jadis à notre bolide en carbone. Nous serons certes, pour un temps, disproportionnés et maladroits, mais les transformations qu’elle nous imposera seront bénéfiques et nous mueront, je l’espère, en adultes dignes de la Terre, cet enfant dont nous partageons la garde. Il faudra grandir afin que cette pandémie ne soit pas la fin de nous ; la mort d’un enfant est toujours si tragique…

— François Bégin

Autonomie alimentaire

Je suis un producteur maraîcher de la région montréalaise (L’Île-Bizard) depuis 40 ans. J’apprécie beaucoup la solidarité de mes concitoyens, mais ce mouvement de solidarité doit être soutenu si les gens veulent que notre croissance puisse leur être bénéfique et que, dans un avenir rapproché, nous puissions obtenir une autonomie alimentaire. 

— Claude Théorêt, L’Île-Bizard

Petit à petit

Je veux y croire et je vis déjà un peu comme ça. Je ne voyage plus depuis une trentaine d’années, j’essaie de manger et d’acheter local le plus possible et je possède une petite voiture hybride. Je fais également partie du comité environnement de l’école où je travaille depuis plusieurs années et nous essayons de changer les choses petit à petit.

— Gérard Paquet, Belœil

Vers le mur

Utopique, conclut Mme Sicotte à la fin de votre texte. C’est vrai ! Mais la vraie utopie serait de penser que notre monde guidé par la dictature de la croissance économique peut continuer à ce rythme sans foncer dans un mur. Vivement de sérieux changements et une forme d’autoritarisme environnemental !

— Éric Jacques, Dunham

Besoin les uns des autres

Comme j’aimerais que nous soyons assez intelligents pour apprendre de cette situation ! Depuis plusieurs années déjà, je fais certains de mes achats en fonction de leur provenance. Par exemple, les fraises. J’achète uniquement des fraises du Québec, souvent plus chères, mais justement, j’en mange moins et je les apprécie bouchée par bouchée. C’est certain que je vais faire encore plus attention et lire plus les étiquettes.

Ma fille travaille dans une épicerie, et comme j’aimerais que les commerces soient fermés le dimanche ! Combien de réunions de famille elle a manquées… beaucoup trop.

Mon plus grand souhait : j’aimerais que les humains soient moins égocentriques et qu’ils réalisent que nous avons tous besoin les uns des autres. Dans les entreprises, j’aimerais que les salaires soient moins inégaux ; un gestionnaire ou un dirigeant, seul, ne peut faire fonctionner une entreprise. Les salaires devraient refléter cet état de fait.

— Danièle Raymond

Prêts à changer ?

Sommes-nous enfin prêts à changer le paradigme « croissance, consommation, profits, déchets » au profit d’éléments promouvant la qualité de vie, l’inclusion, le respect ? Plus de joie de vivre, moins de consommation effrénée, moins de déchets ? Autant de la part des décideurs que de celle des citoyens… Sommes-nous prêts ?

— Robert Bédard

Le mou reprendra le dessus

Tout ce qui n’est pas pragmatique à la base ne durera pas. Tout ce qui est sous influence ou contrôle corporatiste changera peu ou pas à moins d’être bénéfique à ses membres. Le mou reprendra le dessus.

— Roger Boivin, Chicoutimi

Une nouvelle Greta

Pour que ça change, il va falloir se faire entendre, parler plus fort que ceux qui résistent. Comment le faire ? Je pense que ça va prendre une nouvelle Greta.

— Louise Jourdenais

Un changement venant de l’intérieur

Les changements que nous vivons nous sont imposés de l’extérieur. Si nous voulons changer nos habitudes et nous créer un monde meilleur, il faut que le changement vienne de l’intérieur, soit à partir d’une vision que l’on se donnera et que l’on réalisera en adoptant des comportements qui nous feront avancer vers ce but. Une fois les contraintes éliminées, sans s’être donné un objectif clair, on retournera à nos bonnes vieilles habitudes de consommation, de pollution et de chacun pour soi.

— Michel Lemieux

Non

On peut rêver, mais je n’y crois pas du tout.

— Réjean Lettre

Le gouvernement, c’est nous

J’espère que les gens se souviendront du travail colossal qui aura été fait, des sommes incroyables que le gouvernement aura investies : notre argent. Des efforts, des peines, des problèmes, de l’insécurité collective que tout le monde aura traversés. Il y aura tant d’histoires tristes à se souvenir. Alors, quand ce sera le temps de transférer des fonds outremer pour sauver de l’impôt ou payer un service cash (en bon québécois) pour éviter les taxes, j’espère que les Québécois se souviendront que ce n’est ni Amazon ni les autres multinationales qui leur ont envoyé les chèques pour traverser la crise. C’est ensemble que nous pouvons faire la différence. 

— Serge Côté, Sainte-Sophie

Chacun pour soi, encore pire

Tout redeviendra pareil. L’argent, le pouvoir, l’égoïsme mènent le monde ! Je pense que ce sera chacun pour soi, encore pire. Quand tu vis la peur de perdre une fois, tu t’arranges pour gagner au détriment des autres.

— Claude Boisvert

Produire ici

Si seulement les gouvernements réalisaient que certaines choses doivent être produites ici pour assurer notre protection et que la population réalise entre autres choses que la production locale de nourriture doit être encouragée au maximum.

— Jean-Pierre Lalonde

Faire exactement comme avant

Je n’ai aucun espoir dans la nature humaine. Les gens vont recommencer à faire exactement ce qu’ils faisaient avant, et même plus, parce qu’ils en ont été privés pour un certain temps.

— Tony Somma