Journaliste, autrice et conférencière sur la DPJ et la maltraitance, Nancy Audet monte régulièrement au front au nom des enfants vulnérables. Confidente de plusieurs jeunes de la DPJ, elle est souvent ébranlée par ce qu’elle voit et entend de la part de ses protégés. Elle en a parlé dans son livre Ils s’appellent tous Courage.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Nancy Audet, journaliste, autrice et conférencière

Récemment, Mme Audet, qui est elle-même une ex-enfant de la DPJ, a présenté un mémoire dans le cadre des consultations sur le projet de loi 37 qui prévoit la création d’un poste de commissaire au bien-être et au droit des enfants, actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale. J’ai trouvé dans son mémoire un début de réponse à mes questions.

« Les enfants soumis à l’application de la Loi sur la protection de la jeunesse […] sont trop souvent traités comme des numéros ou des cases à remplir, écrit-elle. En particulier, il demeure malheureusement trop rare que ces enfants aient l’opportunité de rencontrer leur avocat et de recevoir une information adéquate sur leurs droits. »

Il faut savoir que lorsqu’un jeune entre en réadaptation dans un centre jeunesse, il signe un plan d’intervention. Ses parents et son avocat aussi. En théorie, ces derniers peuvent parler en son nom en cas de lésion de droit. Le jeune peut aussi se tourner vers le comité d’usagers de son centre. Ultimement, il peut porter plainte auprès de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ).

Ça, c’est en théorie. Dans les faits, ça ne coule pas de source.

La CDPDJ dispose de nombreux pouvoirs, dont ceux d’enquêter et d’intervenir devant les tribunaux. Mais plusieurs voix s’élèvent – dont celle de Nancy Audet – pour lui reprocher de mal faire son travail.

« Je reçois du courrier de gens qui se sentent abandonnés par le système », confie-t-elle. Dans son mémoire, elle plaide pour que le futur commissaire hérite des pouvoirs uniques de la CDPDJ (indépendante, la Commission peut intervenir de son propre chef et saisir le tribunal dans l’intérêt de l’enfant), une recommandation du rapport de la commission Laurent.