Le fabricant de mobilier urbain Equiparc, établi à Saint-Jean-sur-Richelieu, table sur un projet d’économie circulaire avec une entreprise locale visant à transformer ses résidus de bois en matière première qu’il réutiliserait dans ses produits. Quatre questions pour Mylène Gaudet, directrice, marketing et design.

En quoi consiste votre projet d’économie circulaire ?

Il y a deux ans, on a mis sur pied un comité de développement durable. Cela s’inscrit dans une volonté, pour nous, de développer des habitudes plus vertes. Cette initiative nous a amenés à développer un projet avec Polymer Recycle, à Napierville, qui récupère nos retailles de plastique. Cette entreprise les transforme ensuite en granules qui sont revendus pour fabriquer de nouveaux produits. Nos résidus deviennent ainsi la matière première d’une autre entreprise. Aujourd’hui, ce qu’on veut faire, c’est un peu la même chose, mais avec nos résidus de bois. On est en discussion avec une entreprise de Farnham qui projette d’utiliser des retailles, y compris les nôtres, pour fabriquer des madriers en composite que l’on pourrait ensuite acheter et utiliser dans nos produits.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Mylène Gaudet, directrice, marketing et design, d’Equiparc

Dans quelle mesure vous approvisionnez-vous au Québec ?

C’est difficile à quantifier, mais c’est très important pour nous.

On fabrique des tables, des bancs et des bacs à fleurs, par exemple, et 65 % de notre chiffre d’affaires provient du Québec, le plus souvent des villes. Alors on veut s’assurer d’avoir un bon contenu québécois, de trouver des fournisseurs d’ici.

Mylène Gaudet, directrice, marketing et design, d’Equiparc

Pour ce qui est du bois, on fait tout dans notre ébénisterie. Mais pour le métal, on fait affaire avec un réseau de sous-traitants québécois. Pour la matière première brute, comme l’acier, c’est plus difficile de trouver des fournisseurs locaux. Il faut souvent acheter en Chine ou en Turquie. Dans le cas du bois, les essences locales n’ont pas toujours les propriétés nécessaires, alors il faut parfois regarder au-delà de nos frontières. Pour le plastique, on s’approvisionne chez Produits Re-Plast, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Ils fabriquent des madriers à partir de matière recyclée. On collabore aussi avec d’autres entreprises, comme Produits Métalliques Bussières ou encore Industrie Bourgneuf, en Beauce.

Quels avantages vous confère l’approvisionnement local ?

La connexion avec les sous-traitants est extrêmement importante. Étant près, c’est facile d’aller visiter leurs installations, ou de les inviter chez nous. Par la force des choses, on devient pratiquement des partenaires d’affaires. Ça nous aide à améliorer nos produits. On conçoit tout ici, mais nos fournisseurs nous connaissent bien, alors ils n’hésitent pas à nous proposer des améliorations, à nous faire remarquer des erreurs potentielles ou à nous dépanner quand on est mal pris. Les délais de livraison, aussi, sont plus courts. Sans parler que c’est un plus, pour l’environnement, de s’approvisionner ici. Nos clients apprécient. Ça leur permet d’accumuler plus de points quand ils désirent obtenir une certification LEED, par exemple.

Quels défis vous pose l’approvisionnement local ?

Il faut toujours être à la recherche de nouveaux partenaires. Certaines entreprises ferment, d’autres ouvrent, et l’on ne veut pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Alors il faut se trouver de bons alliés avec qui développer une relation à long terme. Franchement, il y a tellement de bons fournisseurs au Québec, et d’avantages de faire des affaires avec eux, que l’on n’a pas tellement le désir d’aller voir ailleurs.