Optima Aero, PME établie à Belœil, est le leader mondial en réutilisation et restauration de pièces d’hélicoptère. Après deux ans de recherches, l’entreprise annonce une première dans son domaine : le lancement d’un outil permettant de calculer l’impact environnemental du choix de la seconde main.

Le calculateur, une première mondiale dans le secteur de l’hélicoptère, permet d’estimer les émissions carbone évitées lorsqu’un client achète les pièces remises en bon état chez Optima Aero plutôt que des pièces neuves.

« Nous aurons une version en ligne le 22 mai, qui sera complètement publique et accessible, parce qu’on a la volonté de sensibiliser tout un secteur », indique Anouk Wawrzyniak, directrice, croissance et marketing, d’Optima Aero, reconnaissant adopter une « dynamique d’économie circulaire qui est rare dans l’aérospatiale ».

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Anouk Wawrzyniak, directrice, croissance et marketing, d’Optima Aero

« Il y aura une deuxième version pour nos clients, qui sera beaucoup plus sur mesure. Avec des données comme le poids, le prix, le type de transport qu’il va faire, on a essayé de pousser la méthodologie au maximum. Puis à l’issue d’une collaboration annuelle, on pourra remettre une compilation des économies carbone au client. »

En moyenne, chaque kilogramme d’une pièce réutilisée évite d’émettre environ 600 fois son poids en émissions carbone, selon les recherches de la PME. Le calculateur peut aussi s’appliquer au domaine de l’aviation de manière plus générale.

L’initiative, soutenue financièrement par la grappe Aéro Montréal, a notamment été révisée et jugée scientifiquement valide par le Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG) de Polytechnique Montréal.

Le sentiment d’urgence climatique, ça fait longtemps qu’on l’a. [Notre outil] paraît microscopique, ça ne changera pas le monde, mais si chacun met sa pierre à l’édifice, on peut arriver quelque part.

Toby Gauld, président et fondateur d’Optima Aero

En croissance

Plus globalement, la mission d’Optima Aero est « d’optimiser et de prolonger la vie des actifs aéronautiques », explique Toby Gauld. « On prend des hélicos qui ont généralement plus de 20 ans, on les transforme en pièces, on les reconditionne et on les revend, un peu comme des dons d’organes entre hélicoptères », ajoute-t-il.

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Toby Gauld, président et fondateur d’Optima Aero

À cette occupation principale se greffe aussi du travail international, considérant que de 60 % à 70 % de la flotte d’hélicoptères du globe se retrouve dans le ciel américain ou européen.

Pour Optima Aero, il s’agit de la restauration des pièces et des services de maintenance aux États-Unis – près de Dallas, au Texas, et d’une usine consacrée au démantèlement et à l’entreposage au Pays basque, en France.

La PME, qui compte une cinquantaine d’employés, entrevoit un chiffre d’affaires de 40 millions de dollars pour 2024, ce qui s’inscrit dans la croissance moyenne d’environ 30 % qu’elle connaît annuellement depuis sa fondation en 2010.

Auparavant une simple entreprise de réparation de moteurs, Optima Aero s’est réinventée durant la pandémie, au point de devenir « les plus grands fournisseurs de pièces remises en service ».

L’entreprise de Belœil fait maintenant affaire avec plusieurs poids lourds de l’industrie : Airbus, Leonardo, Bell et Sikorsky, par exemple, prévoyant de faire l’achat de 20 à 25 hélicoptères d’ici la fin de l’année.

En phase d’acquisition, Optima Aero entend également poursuivre sur sa lancée, notamment par une augmentation de sa présence dans la chaîne de valeurs internationale. La PME québécoise considère à la fois l’Asie, l’Europe ou encore les Amériques.