Pour Eldorado Gold Québec, décarboner ses activités n’est pas une vue de l’esprit. D’ici 2030, la minière veut réduire de 24 % les émissions de GES de son gisement aurifère souterrain Lamaque, à Val-d’Or. Voici son plan.

Propriété d’Eldorado Gold Corporation, de Vancouver, le gisement abitibien a d’abord choisi de réduire son empreinte carbone en s’attaquant aux transports. L’an dernier, l’entreprise a investi 5 millions de dollars dans l’achat d’un camion électrique d’une capacité de 50 tonnes servant à transporter le minerai.

Grâce à cette première initiative, Eldorado Gold Québec réduira ses émissions de CO2 de 1700 tonnes cette année. Actuellement, la minière en émet quelque 19 000 tonnes annuellement.

Dans la foulée, elle a fait creuser un tunnel de deux kilomètres de long, à quelques centaines de mètres de profondeur. Il s’agit d’une voie plus directe – et plus écologique – pour acheminer le minerai jusqu’à l’usine de traitement où, depuis 2019, 804 747 onces d’or ont été produites.

« On mise beaucoup sur l’électrification de nos opérations, affirme Sylvain Lortie, directeur environnement et développement. On va bientôt électrifier notre flotte de véhicules qui transportent nos employés et leurs équipements. On a la chance d’avoir un poste électrique tout près de nos installations. On peut adapter nos opérations. »

Une plateforme mise en place en 2023 permet de suivre les émissions en temps réel. Par exemple, une puce sur les équipements lourds mesure la consommation de combustibles en continu. « On peut recueillir des données qui nous permettent de mieux cibler nos interventions. »

Électrification tous azimuts

Cela dit, électrifier ses opérations n’est pas une mince tâche. Même si une partie des équipements (convoyeurs, tamiseurs, etc.) fonctionne déjà à l’électricité, il reste encore beaucoup à faire, surtout sous terre.

PHOTO FOURNIE PAR ELDORADO GOLD QUÉBEC

Sylvain Lortie, directeur environnement et développement d’Eldorado Gold Québec

Même s’il y a de grandes avancées pour électrifier les équipements, il faut y aller graduellement. On ne peut pas aller plus vite que ce que nos équipementiers peuvent nous fournir. Notre plus gros défi est là. On est donc en constante collaboration avec eux.

Sylvain Lortie, directeur environnement et développement d’Eldorado Gold Québec

Grâce aux recommandations d’un comité énergétique – en place depuis trois ans –, le gisement d’or a mis d’autres initiatives en place.

Par exemple, dans l’ensemble de ses installations, situées à moins de 2 km de Val-d’Or, la minière a entrepris de rendre tous ses bâtiments plus performants afin de consommer moins d’énergie.

« On a aussi commencé à faire fonctionner la ventilation souterraine sur demande au lieu de le faire à temps plein, explique Sylvain Lortie. C’est un système d’air frais qui fonctionne au gaz naturel. En ciblant nos besoins, on utilise moins de gaz et on gaspille moins d’énergie. »

Eldorado Gold Québec cherche également à réduire son empreinte du côté de l’exploration minière. L’entreprise a ainsi mis en place un programme de compensation de ses émissions.

D’ici 2025, on veut atteindre la carboneutralité de nos travaux d’exploration. À ce jour, on a planté 40 000 arbres dans notre MRC. Cette année, on va en planter 20 000 autres.

Sylvain Lortie

« On veut aussi réduire la consommation d’énergie à la source, ajoute-t-il. On travaille avec nos sous-traitants en forage pour qu’ils développent, entre autres, des foreuses électriques. On veut aussi réduire les émissions en lien avec les déplacements et le transport d’équipements. »

Enfin, la minière a choisi de faire de la sensibilisation auprès de la population abitibienne. Et cela passe notamment par le verdissement de cours d’école. « On plante des arbres, on aménage des espaces de lecture dans un environnement vert. On en est à notre troisième cour d’école. »