Ce n’est peut-être pas un choix qui vient spontanément à l’esprit, mais le repreneuriat peut présenter des occasions pour les jeunes. D’autant plus qu’un nombre important de chefs d’entreprise n’ont pas de relève ciblée au sein de leur PME. Deux expertes offrent leurs conseils pour aiguiller quiconque pourrait être tenté d’emprunter ce chemin.

Compétences

« Ce que je conseille à un jeune étudiant qui souhaite reprendre une entreprise, c’est d’aller chercher des compétences et des connaissances en administration, en gestion et en comptabilité », affirme d’emblée Clara Demers, leader de pratique en relève entrepreneuriale et gouvernance chez Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), à Saguenay. Certains peuvent être tentés de miser d’abord sur les compétences qui permettent d’assurer le bon fonctionnement, soit le volet opérationnel, de l’entreprise. Mais « le nerf de la guerre », ce sont les finances, souligne Mme Demers. Un repreneur doit être en mesure de suivre les chiffres et l’évolution de l’entreprise. « Il n’a pas le choix de comprendre cette mécanique-là pour bien gérer », dit-elle.

Passion

Assurer la relève d’une entreprise demande énormément de temps et d’efforts, voire de sacrifices, fait valoir Clara Demers, qui travaille au quotidien auprès de plusieurs cédants et repreneurs. Dans les circonstances, la passion doit faire partie de l’aventure, croit-elle. « Je ne pense pas que n’importe qui peut reprendre n’importe quelle entreprise », dit Mme Demers. Un repreneur potentiel doit d’abord cibler ses champs d’intérêt, bref, ce qui l’allume, avant d’envisager une démarche de repreneuriat. Cela peut être lié à son domaine d’études. Au final, cela peut faire toute la différence sur les résultats et l’expérience.

Équipe

C’est bien connu : l’union fait la force. Cela vaut également pour les démarches de repreneuriat. Quiconque envisage cette option doit s’assurer de bien s’entourer et d’être bien conseillé, estime Clara Demers. Elle recommande de profiter de toutes les occasions possibles pour aller chercher des conseils. L’époque où les entrepreneurs faisaient cavalier seul est d’ailleurs révolue, dit-elle.

Aujourd’hui, on voit plus des équipes de repreneurs et on parle davantage de repreneuriat collectif », souligne Clara Demers. Cela a, entre autres, l’avantage de favoriser un meilleur équilibre entre le travail et la famille. Dans cet esprit, il importe de cibler des partenaires qui ont des « profils complémentaires ».

Réflexion

PHOTO FOURNIE PAR L'ÉCOLE D'ENTREPRENEURSHIP DE BEAUCE

Nathalie Tuboeuf, conceptrice en formation et leadership entrepreneurial à l’École d’Entrepreneurship de Beauce

Afin d’alimenter la démarche de jeunes entrepreneurs qui s’intéressent au repreneuriat, la conceptrice en formation et leadership entrepreneurial à l’École d’entrepreneurship de Beauce (EEB) Nathalie Tuboeuf propose pour sa part de réfléchir à quatre questions clés. « Comment être entrepreneur cadre-t-il avec mes motivations, mes talents et mon projet de vie ? Comment m’assurer de cibler, avec des critères spécifiques, l’entreprise qui me motive et pour laquelle je suis prêt à prendre des risques ? La vision et les valeurs du propriétaire-dirigeant, qui cède l’entreprise, s’arriment-elles avec les miennes ? Quelles compétences dois-je développer pour intégrer l’entreprise et assumer adéquatement mon rôle ? », dit-elle. Le repreneuriat est un sujet d’actualité à l’EEB. Un nouveau programme y a récemment été lancé afin de préparer et former 1000 repreneurs, ainsi que des cédants, d’ici cinq ans.