Yan Corriveau et son associé ont signé le contrat du rachat de Ferrotech, une firme d’usinage, le 17 novembre dernier. Depuis, ils ont élaboré un plan de croissance visant à réaliser une ou deux acquisitions par an d’ici trois ou quatre ans. Un plan qui réjouit et rassure les employés.

Il s’agit d’un grand revirement, car il y a quatre ans, l’incertitude a frappé l’entreprise de Coaticook spécialisée dans les services métallurgiques, allant de l’usinage à la fonderie en passant par le traitement de surface.

Le propriétaire du moment est mort subitement, laissant l’entreprise fondée en 1986 sans dirigeant. La famille a repris les rênes pendant un moment, mais comme les enfants de celui-ci avaient déjà tous une carrière, il fallait trouver un repreneur. Et vite.

C’est à travers le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) que les anciens et nouveaux propriétaires se sont trouvés.

« Moi et mon associé, Jean-Simon Bhérer, avons entamé les démarches auprès d’eux en mai 2023, et six mois plus tard, l’entente de rachat était conclue », raconte Yan Corriveau, copropriétaire de Ferrotech. Il est d’ailleurs membre du CTEQ depuis plusieurs années. C’est grâce à eux qu’il avait trouvé son entreprise précédente, une société de gestion d’énergie rachetée en 2019.

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Ferrotech a un chiffre d’affaires de 8 millions de dollars et 30 employés.

« Celle-là avait un chiffre d’affaires de 2 millions de dollars et 8 employés. Ferrotech, en comparaison, a un chiffre d’affaires de 8 millions et 30 employés, dit Yan Corriveau. C’est un plus grand défi. »

Pourquoi, donc, racheter Ferrotech ?

L’homme d’affaires avait envie de retourner dans l’industrie lourde, dans laquelle il avait travaillé depuis sa sortie de l’université en 2002, avant de devenir propriétaire d’entreprise.

Ayant touché à l’entrepreneuriat par le passé, Yan Corriveau savait toutefois que cette avenue n’était pas la bonne pour lui cette fois-ci. Il avait lancé une entreprise de microélectronique en 2015, mais la jeune pousse s’était enlisée pour des raisons de financement. L’entrepreneur cherchait une option moins risquée.

J’ai vu les deux côtés de la médaille : lancer une entreprise et en reprendre une existante. Et lancer son entreprise, c’est nettement plus risqué. Alors j’ai choisi le repreneuriat.

Yan Corriveau, copropriétaire de Ferrotech

Le personnel rassuré

Les nouveaux propriétaires de Ferrotech ont choisi l’entreprise notamment parce que les marchés dans lesquels elle est active, comme celui des pièces pour les industries du transport d’énergie électrique, sont en croissance. Ils travaillent maintenant à élaborer un plan de développement qui impliquera un nombre d’acquisitions dans les années à venir. Un plan qui réjouit Dick Fortin, directeur technique de l’entreprise.

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Employé chez Ferrotech depuis 2005, le directeur technique Dick Fortin est enthousiaste à l’idée de voir l’entreprise se lancer dans de nouveaux projets.

« Sur le coup, quand j’ai entendu que la compagnie était vendue, c’est sûr que j’avais des interrogations, confie-t-il. Quand on a rencontré les nouveaux propriétaires, par contre, et qu’ils nous ont parlé de leur vision, tout le monde était heureux de savoir que les emplois allaient rester ici. »

Employé chez Ferrotech depuis 2005, Dick Fortin est maintenant enthousiaste à l’idée de voir l’entreprise se lancer dans de nouveaux projets.

« On fait beaucoup de nouvelles soumissions et on a déjà plusieurs nouveaux clients, dit-il. C’est sûr que c’est stimulant. »