Depuis toujours, Myriam Georges rêve de voyager. La pandémie aura facilité la réalisation de son rêve. Candidate à la profession d’ingénieur (CPI), elle est coordonnatrice de projet et de portefeuille de brevets chez Solmax, une entreprise productrice de géosynthétiques. La société est établie à Varennes, mais depuis un peu plus d’un an, Myriam Georges trimbale son bureau dans sa valise sur le continent africain.

« J’ai quitté le Québec en janvier 2022 et depuis, j’ai habité dans huit pays africains », affirme fièrement Myriam Georges, jointe par vidéoconférence au Rwanda.

Alors que le télétravail avait fait ses preuves pendant la COVID-19 et qu’à ce moment-là, les voyages pour aller voir des clients dans différents pays étaient toujours en pause, elle a sauté sur l’occasion.

« J’avais discuté de cette possibilité avec mon patron lors de mon embauche en mai 2021 et j’ai eu la chance qu’il ait cette ouverture, raconte-t-elle. Je fais du travail de bureau, alors tant que la qualité est là, que je travaille sept heures et demie par jour et que je suis disponible au besoin aux heures de bureau du Québec, il est content. »

Polyvalence

Il faut dire que Solmax, qui travaille dans le domaine des mines, de la construction, de l’agriculture et dans le contrôle de l’érosion des terres, a l’habitude de gérer des employés dans différents pays et fuseaux horaires : elle a des centres d’affaires aux États-Unis, en Europe, en Asie et au Moyen-Orient. Myriam Georges peut gérer des projets dans différents pays, tant du côté qualité que de celui du budget. « Je m’assure que les équipes ont le soutien nécessaire pour cheminer, puis je développe des indices de performance pour les budgets et les échéanciers », explique celle qui a terminé le baccalauréat en ingénierie de conception durable en 2019 à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.

Pour aller chercher un nouveau brevet, elle accompagne les différents acteurs dans la recherche préalable pour savoir si le produit a déjà été lancé par une autre entreprise, puis pour faire la demande et pour la mettre en application. « Lorsque le brevet arrive à échéance, il faut regarder s’il est intéressant de le renouveler et, si oui, dans quels pays », précise-t-elle.

Elle n’a donc pas besoin d’être dans les usines. Mais elle a besoin d’une connexion internet stable.

La semaine, je m’assure de rester en ville parce qu’à la campagne, je ne peux pas savoir si la connexion internet sera de qualité. Au Bénin par contre, l’internet demeurait un enjeu, surtout s’il y avait beaucoup de pluie et de vent, alors je me suis procuré un routeur portatif plus performant. Il faut trouver des solutions.

Myriam Georges, coordonnatrice de projet et de portefeuille de brevets pour Solmax

Ouvrir ses horizons

Myriam Georges a-t-elle l’impression que son mode de vie nomade nuit à sa performance ? « J’ai eu une note très élevée dans mon évaluation de performance, précise-t-elle. Mon patron m’a dit qu’il ne s’est presque pas aperçu que je travaillais de l’étranger. J’ai d’ailleurs eu ma permanence en janvier. »

Elle évalue même que son expérience est bénéfique pour son employeur. « Je suis touriste, mais je garde toujours les yeux ouverts sur les opportunités pour Solmax, précise-t-elle. Puis, le département d’innovation veut des gens qui pensent à l’extérieur de la boîte. C’est bon de visiter plusieurs pays, de connaître des gens de différents milieux, de voir différentes façons de faire. »

Toutefois, après le Sénégal, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, la Tanzanie et le Rwanda, Myriam Georges rentre à Montréal en avril.

« Je pourrai alors faire des voyages d’affaires pour mon employeur, par exemple aux États-Unis, en Europe et en Asie, précise-t-elle. Mais, c’est clair que je repartirai un jour vivre à l’étranger pour un certain temps. Probablement en Asie, où Solmax a des usines et des clients. Ce sera bénéfique pour mon employeur. »