La transition énergétique actuelle soulève plusieurs défis : produire davantage de types d’énergies renouvelables, en plus grande quantité, les stocker et les utiliser sécuritairement et judicieusement. La demande de main-d’œuvre spécialisée est aussi de plus en plus forte. Voici quatre types d’emplois particulièrement recherchés.

Ingénieurs électriques

Ce type de génie s’est fait plutôt discret dans les dernières décennies, mais il devient incontournable avec l’électrification des transports. Qu’on parle de voitures, de véhicules utilisés pour les transports en commun et même d’avions, l’ingénieur électrique a beaucoup de travail à faire afin que nous puissions utiliser l’hydroélectricité québécoise pour réaliser nos déplacements. « L’électrification des moteurs d’avion pourra être intéressante pour des petits vols, comme Montréal-Toronto, et il y a aussi des projets d’avion hybride, mais il y a beaucoup de recherche à faire parce que ces moteurs seront très différents de ceux qu’on développe pour l’automobile », indique Christian Moreau, professeur à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody de l’Université Concordia.

Techniciens en maintenance industrielle

Par la force du virage sociétal actuel, les emplois dans le domaine de la maintenance industrielle sont de plus en plus liés à la transition énergétique. Le secteur industriel, par exemple, doit délaisser les hydrocarbures pour se tourner vers des énergies renouvelables. Des technologues en maintenance industrielle sont nécessaires non seulement pour s’occuper de l’entretien de ces installations et équipements, mais aussi pour analyser leurs problèmes de fonctionnement et participer à leur optimisation. C’est la même chose dans le domaine de l’immobilier, avec les bâtiments de plus en plus intelligents qui requièrent différents systèmes liés à l’efficacité énergétique. Le secteur du transport offre aussi de nombreux emplois en maintenance industrielle, tout comme celui de la production d’énergie éolienne.

Ingénieurs chimiques

Le génie chimique est un autre domaine qui prend de plus en plus d’importance avec la transition énergétique. Par exemple, pour fabriquer des batteries, nous avons besoin de nouveaux matériaux. « Il faut les extraire du sous-sol, prendre de l’énergie pour les transformer, penser à les recycler en fin de vie et pour toutes ces étapes, des ingénieurs chimiques sont impliqués, notamment pour minimiser l’impact environnemental », explique Sylvain Coulombe, professeur de génie chimique à l’Université McGill. Des projets nécessitent aussi de capter du biogaz de sites d’enfouissement ou du CO2 d’usines afin d’en faire de l’énergie renouvelable. Sans oublier la recherche qui se fait sur l’hydrogène pour alimenter les voitures et les avions. Le génie chimique est essentiel pour tous ces types de projets.

Experts en sciences sociales

On parle beaucoup de technologies pour le développement des énergies renouvelables, mais il ne faut pas oublier les défis humains. « On a beau avoir un projet avec la meilleure technologie, s’il n’y a pas d’acceptabilité sociale, il ne verra pas le jour », affirme Sylvain Coulombe, qui dirige aussi le Centre d’innovation en stockage et conversion d’énergie à l’Université McGill. Dans ce groupe d’une quarantaine de chercheurs, environ le tiers est dans le domaine des sciences sociales. « Il faut regarder les impacts sur la population, gérer les relations avec les différentes parties prenantes, bien communiquer avec les communautés concernées, donc on a besoin d’expertise en sciences sociales pour avancer », ajoute-t-il.