Le financement est le nerf de la guerre pour les entreprises. Mais pour qu’un appui financier ait un maximum d’effet, la qualité de la relation entre le prêteur et l’entreprise donne de bons résultats. Arrière-scène d’un financement fructueux entre FLO et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

« Au départ, ce dont on avait besoin, c’est simple, c’est de l’argent. En même temps, je suis un gars de long terme, et c’était important pour moi de trouver un investisseur qui soit prêt à nous suivre. Comme la Caisse de dépôt est aussi un acteur de long terme, on a fait un bon choix de s’allier », raconte Louis Tremblay, président et chef de la direction de FLO, entreprise spécialisée en recharge de véhicules électriques.

L’histoire liant financièrement FLO (anciennement AddÉnergie) à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) remonte à 2016. Cette année-là, la CDPQ s’est engagée – aux côtés d’Investissement Québec – dans un investissement de 12,8 millions de dollars dans l’entreprise. Trois ans plus tard, en 2019, la CDPQ a fait un deuxième investissement avant de participer, en 2020, à la première clôture du tour de financement de série C (53 millions) de FLO.

Mais la relation entre les deux acteurs est de plus longue date encore : FLO a été fondée en 2009, mais dès 2010, l’entreprise de Québec commence à vendre à Ivanhoé Cambridge, la filiale immobilière de la CDPQ.

« De fil en aiguille, par l’entremise d’un client, nous sommes donc tombés sur le radar de la Caisse, dit Louis Tremblay. Et cela nous a permis de discuter de notre plan de croissance. »

Des visions similaires

La CDPQ a été convaincue d’investir dans FLO à plus d’une reprise pour une variété de raisons, note Catherine Beauchemin, directrice principale, Québec, à la CDPQ.

« La proposition de valeur était intéressante, d’abord, mais un autre point clé, c’est qu’on croyait que le marché était porteur, dit-elle. On voyait que l’électrification s’en venait. »

La qualité de l’équipe était un autre élément important.

Étant un acteur de long terme, on a aussi été convaincu par la capacité d’adaptation de Louis [Tremblay], une qualité importante dans un marché en évolution. Fonceur, il a aussi une vision claire, et ça nous a donné confiance en notre décision d’investir dans FLO.

Catherine Beauchemin, directrice principale, Québec, à la CDPQ

Long terme

Plus importante encore était l’adéquation entre les visions des deux partenaires – spécifiquement leur vision à long terme.

Louis Tremblay explique qu’il avait dès le départ l’ambition de participer à la transition énergétique dans le but ultime de vaincre les changements climatiques. « Je vais prendre ma retraite en 2050 : c’est un projet ambitieux, note-t-il. Par contre, c’est un projet qui prend du temps à déployer, et ça ne convient pas à tous les profils d’investisseurs. »

Certains veulent investir pour une durée maximale de deux ou trois ans, par exemple, et retirer ensuite leurs billes. Mais la Caisse était prête à investir dans un horizon plus large, et même à participer au développement de l’entreprise au-delà du financement : elle a notamment pu faire profiter FLO de différents contacts dans nombre d’industries.

« Comme dans un mariage, il faut choisir le bon partenaire, explique le PDG. Et parfois, il vaut mieux trouver le bon match que de penser juste au cash. Dans mon cas, je suis content d’avoir trouvé des gens avec qui travailler pour faire de FLO un exemple de succès et inspirer de jeunes entrepreneurs. »