Après avoir obtenu un baccalauréat en neurosciences, Ange Amizero est allée travailler dans une banque, en gestion privée. Alors qu’elle avait beaucoup à apprendre dans le domaine financier, elle a décidé de s’inscrire au MBA en gestion de placements à l’École de gestion John Molson de l’Université Concordia. Résultat ? Elle a été rapidement propulsée vers de nouveaux horizons.

« J’ai commencé mon MBA en 2019 et en découvrant les différents domaines de l’industrie de la finance, j’ai réalisé que j’aimais particulièrement la gestion d’actifs, raconte-t-elle. J’ai alors commencé à postuler pour des emplois dans le domaine et j’en ai obtenu un d’analyste. »

Une fois son diplôme de MBA (Master of Business Administration) en poche en 2022, elle a réalisé un autre grand saut vers l’avant : elle est devenue associée principale, marchés institutionnels.

Compétition féroce

Selon Sarah Carey, gestionnaire du MBA en gestion de placements à l’École de gestion John Molson de l’Université Concordia, le parcours d’Ange est assez représentatif de ce qu’elle voit chez plusieurs personnes qui ont terminé le programme.

« Le monde de la finance est très compétitif, alors je dis souvent que plus on a de lettres après son nom, mieux c’est si on veut gravir les échelons et avoir un meilleur salaire », explique-t-elle.

D’ailleurs, les employeurs sont nombreux à encourager leurs employés à aller faire leur MBA.

Plusieurs entreprises dans le domaine de la finance paient même le MBA à leurs employés s’ils s’engagent à rester dans l’entreprise un certain nombre d’années, donc c’est évident que le programme a une grande valeur dans l’industrie.

Sarah Carey, gestionnaire du MBA en gestion de placements à l’École de gestion John Molson de l’Université Concordia

Si Ange a choisi une branche différente de la finance en cours de MBA, Kevin Johnson, directeur du programme de MBA à HEC Montréal, voit plusieurs étudiants faire des virages beaucoup plus radicaux. « Aller chercher un MBA, c’est acheter une liberté, affirme-t-il. Plusieurs étudiants vont pivoter complètement de secteur d’activité ou même de profession, parce que le MBA donne des bases solides de dirigeant, alors il est possible d’exercer ce rôle dans différentes organisations. »

Pour ce qui est des augmentations de salaire, c’est très variable d’une personne à l’autre. Par exemple, Kevin Johnson remarque qu’une personne qui fait son MBA pour progresser plus rapidement dans son secteur d’activité a de bonnes chances d’avoir une plus grande augmentation de salaire que quelqu’un qui change de domaine. Il souligne que d’autres éléments viennent grandement influencer le résultat.

Si le programme accueille beaucoup d’étudiants étrangers qui arrivent de pays où les salaires sont très faibles par rapport au Québec, le pourcentage d’augmentation sera énorme. Mais, en général au Québec, quelqu’un qui termine un MBA bien coté à l’international gagne en moyenne 110 000 $.

Kevin Johnson, directeur du programme de MBA à HEC Montréal

De grands investissements

Si un MBA fait miroiter, aux yeux de bien des gens, des possibilités d’avancement dans leur carrière, ce programme a la réputation d’être exigeant. Mais différentes formules sont offertes pour répartir la charge. Par exemple, Ange Amizero a choisi de continuer à travailler à temps plein en même temps qu’elle faisait le MBA en gestion de placements de trois ans.

« Le programme, dont les cours se donnent en soirée la semaine et le samedi, a été conçu pour ça », indique Sarah Carey.

À HEC Montréal, il est possible de faire le programme sur deux ans, de façon hybride : les cours en soirée de semaine peuvent être suivis à distance, tandis que les cours offerts les samedis doivent être faits en présentiel. Le programme est aussi offert de façon intensive sur un an.

« Quelqu’un qui arrive de l’étranger et qui n’a pas d’emploi va souvent choisir l’intensif, alors que les personnes déjà sur le marché du travail vont plutôt le faire sur deux ans en travaillant en même temps », remarque Kevin Johnson.

Mais finalement, il est d’avis que ce n’est pas un salaire que les étudiants viennent chercher avec le MBA. « En plus des connaissances et des compétences, ils viennent se constituer un réseau qui les soutiendra dans les prochaines années », affirme-t-il.

Ange Amizero souligne d’ailleurs l’importance du réseau qu’elle a créé pendant son MBA à Concordia. « Mes collègues de classe m’ont beaucoup apporté, affirme-t-elle. On s’encourageait à travailler très fort, à se dépasser. C’était particulièrement important pour moi qui n’avais pas étudié en finance auparavant. »