Contrairement au MBA, destiné aux personnes qui ont déjà un diplôme universitaire et quelques années d’expérience de travail (pas nécessairement en gestion), l’EMBA – pour Executive MBA – est conçu pour les gestionnaires d’expérience qui veulent se perfectionner ou propulser leur carrière.

S’inscrire à l’EMBA, c’est s’engager dans une aventure humaine. Ce programme universitaire intensif a la particularité de réunir des professionnels qui ont tous les mêmes visées, environ le même âge (autour de 40-45 ans) et qui comptent beaucoup d’années d’expérience sur le marché du travail, dont au moins cinq dans un poste de gestion.

« Si je compare avec le MBA ordinaire, comme les gens sont plus jeunes, la dynamique en classe n’est pas pareille. Dans un groupe d’EMBA, tu poses une question et la discussion part pour une demi-heure, tu es obligé de les arrêter », indique André Gascon, vice-doyen à l’enseignement de la faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval.

Le partage d’expériences professionnelles est au cœur de l’EMBA. « On veut quelque chose de véritablement interactif et centré sur les enjeux, les problématiques telles qu’elles se présentent dans la vie et dans le contexte de nos participants », affirme Louis Hébert, professeur, codirecteur pédagogique et cofondateur de l’EMBA McGill-HEC Montréal.

La richesse de la diversité

Selon les établissements, entre 30 et 50 personnes composent les cohortes d’EMBA. Ces gestionnaires chevronnés proviennent de différents milieux. Cette diversité d’expériences bonifie les apprentissages.

Les groupes ne sont pas homogènes dans leurs expériences. On a des ingénieurs, des agronomes, des gens des OBNL, de la fonction publique... tout ça fait une espèce de magie en matière de résolution de problèmes organisationnels.

André Gascon, vice-doyen à l’enseignement de la faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval

« Ce sont des gens avec des horizons très différents, mais qui partagent les mêmes problématiques. Quelqu’un qui travaille pour la Sûreté du Québec peut avoir le même problème que quelqu’un chez Desjardins », explique M. Gascon.

Même chose à HEC Montréal, où la philosophie pédagogique repose sur l’expérience des participants. « On ne veut pas 100 personnes par cohorte. Entre 40 et 50 personnes, on a une diversité suffisante, un nombre où les échanges sont particulièrement riches », dit M. Hébert.

Plusieurs choix, plusieurs prix

Plusieurs établissements universitaires offrent l’EMBA, chacun d’entre eux ayant des particularités pour se distinguer (bilinguisme, accessibilité, etc.). Au bout du compte, bien que le diplôme soit le même, le prix varie de quelques milliers de dollars d’un établissement à l’autre. Pour l’EMBA de l’Université Laval, il faut compter 23 000 $, alors que pour celui de McGill-HEC Montréal, c’est plutôt 90 000 $.

Pourquoi une telle différence de prix ?

André Gascon explique que plusieurs EMBA sont des programmes privés. « Ils se sont retirés du financement du gouvernement. À partir de là, ils peuvent exiger un prix supérieur. Nous, on a choisi de continuer à être financés par le gouvernement. » Le vice-doyen à l’enseignement de la faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval souligne que le prix n’est pas gage de qualité. « Sur le plan de la certification, on a les mêmes agréments que HEC », affirme-t-il.

Des bourses sont parfois offertes. C’est le cas pour l’EMBA de McGill-HEC Montréal. « On a des bourses pour les gestionnaires du milieu sans but lucratif et des bourses pour les gestionnaires du milieu des Premières Nations », souligne M. Hébert.