La course à la mairie est lancée... en attendant la véritable course à la mairie. Déjà, deux solides candidats sont en lice pour diriger l'administration de coalition et au moins deux autres devraient suivre d'ici demain, peut-être trois.

Le maître mot de cette courte campagne: stabilité. Voilà ce dont Montréal a le plus besoin en ces temps troubles, voilà ce qui devrait guider les 62 élus du conseil municipal qui auront à choisir mardi le prochain maire par intérim de Montréal.

Les événements des derniers mois commandent en effet un apaisement, une «transition tranquille» jusqu'aux élections de novembre, pour emprunter l'expression de Richard Bergeron.

Cela exclut d'emblée les élus qui représentent un arrondissement ayant reçu la visite de l'UPAC: Alan DeSousa, de Saint-Laurent, et Helen Fotopulos, de Côte-des-Neiges. Bien qu'il n'y ait absolument rien qui mine l'intégrité de ces deux élus d'expérience, il importe d'éliminer toute chance qu'un maire soit à nouveau interrogé, voire arrêté au cours des quatre prochains mois.

Dans la même veine, il faut éviter de porter au pouvoir un autre membre du parti déchu Union Montréal afin de marquer une rupture avec l'ancien régime, dont l'arrestation de M. Applebaum doit marquer la fin. Harout Chitilian a de très grandes qualités, mais le fait qu'il ait été élu sous la bannière d'Union Montréal et qu'il y soit demeuré jusqu'au 20 décembre dernier (il a été le 16e élu de ce parti à claquer la porte) le disqualifie malheureusement pour la mairie.

Enfin, qui dit stabilité dit continuité. Ce qui implique l'élection d'un maire issu du comité exécutif de coalition. Le train est en marche et s'approche de la gare, ce n'est pas le temps de s'arrêter pour embarquer un nouveau passager.

François Croteau (Projet Montréal) est certes un candidat de choix, mais Laurent Blanchard (Vision Montréal), déjà président du comité exécutif, aurait clairement plus de facilité à prendre la fonction au pied levé. D'autant qu'il a travaillé étroitement avec M. Applebaum ces derniers mois et sait donc ce qui l'attend.

En outre, M. Blanchard est membre du parti majoritaire au conseil municipal. Il a une grande expérience de gestion. Il n'a d'autre ambition que d'être réélu conseiller municipal à l'automne. Et il est grandement apprécié de ses collègues de l'exécutif, qui notent son acharnement au travail, sa compétence et son humilité.

Reste un problème, noté hier par la collègue Michèle Ouimet: le cumul des postes, qui serait en effet difficile. Pourquoi ne pas nommer un nouveau président de l'exécutif, du côté de Projet Montréal pour conserver l'équilibre de la coalition? Josée Duplessis, qui a su se démarquer ces derniers mois, ferait très bien le travail, en plus d'assurer une parité homme femme aux plus hauts échelons, comme à l'époque de l'administration Doré-Cousineau.

Le temps des déchirements et des soubresauts est révolu. Il est temps pour la coalition de ramener le calme à l'hôtel de ville.

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