La tenue de la Coupe du monde de ski de fond à Québec, ces derniers jours, a été un formidable succès. Succès de participation, avec plus de 50 000 spectateurs. Succès de visibilité, avec une télédiffusion dans 17 pays. Et succès sportif, avec les louanges des participants et de la Fédération internationale de ski.

Il s'agit pour Québec d'une énième réussite sur le plan événementiel, d'une autre manifestation de son dynamisme, tout particulièrement en matière de sports d'hiver.

Montréal, en comparaison, semble en panne d'inspiration. Pire, la métropole donne carrément l'impression de nier son statut de ville nordique lorsqu'il est question d'activités sportives, autant en terme d'événements que d'animations et d'équipements sportifs.

La comparaison entre les deux principales villes de la province est en effet saisissante. D'un côté, une capitale, non satisfaite d'avoir un carnaval populaire, qui a su profiter d'événements comme la course de patinage Red Bull Crashed Ice pour embrasser sa nordicité urbaine. Une ville qui se lance dans diverses aventures comme la course de ski de fond et le Big Air de planche à neige pour attirer les citadins à l'extérieur.

Et du coup, on a une ville qui profite d'événements hivernaux à grand déploiement pour mousser la popularité de l'activité physique, pour inciter les citadins à sortir les patins, à essayer la planche à neige, à s'acheter des skis de fond...

De l'autre côté, on retrouve une métropole qui n'essaie même pas d'être de la course. Comme si elle fermait ses portes aux activités et événements sportifs dès que le mercure descendait sous le point de congélation.

Paradoxalement, on sent le développement d'une nordicité plus assumée à Montréal. En plus de la Fête des neiges, une foule d'activités culturelles et sociales se sont ajoutées à l'offre hivernale, comme le Village des neiges, les Feux sur glace, l'Igloofest et le Village de Noël.

Mais on cherche, en vain, les grands événements sportifs, les événements qui peuvent influencer les comportements et habitudes de vie à grande échelle. On cherche, derrière les rendez-vous sympathiques, mais confidentiels que sont le triathlon d'hiver de Sainte-Justine, les Tuques bleues et le demi-marathon hypothermique, les activités véritablement rassembleuses qui permettent de se retrouver en très grand nombre sous zéro.

Voilà une carence à combler. Voilà une piste de solution dans le cadre de la réflexion sur l'activité physique entamée la semaine dernière par la Ville de Montréal, qui cherche comment faire bouger les citoyens, notamment en hiver.

Plusieurs participants y sont allés de leurs suggestions. Une grande patinoire à vocation récréative sous le toit du stade. Des navettes pour faciliter le transport des skis et des luges vers les parcs-nature. Un réseau cyclable totalement accessible.

Autant de bonnes idées... qui profiteraient justement de la tenue de grands événements sportifs hivernaux et surtout, de leur vaste potentiel de sensibilisation. Ce qu'a compris Québec.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion