On reprochait au gouvernement Charest, il y a peu, sa précipitation et son manque de communication. Depuis, un nouveau parti a pris le pouvoir et a changé complètement d'approche. Et que lui reproche-t-on? Sa précipitation et son manque de communication...

Les deux exemples les plus patents: Gentilly-2 et l'amiante. Deux cas où les détracteurs s'élèvent contre des décisions jugées expéditives, deux cas où les communautés touchées regrettent de ne pas avoir été consultées par le gouvernement.

Se peut-il que certains soient tout simplement surpris par la rapidité avec laquelle un parti entend honorer ses promesses électorales... les plus vertes et audacieuses?

Car voilà deux enjeux amplement discutés en campagne électorale, lesquels traçaient une ligne de démarcation claire entre les formations politiques. La CAQ souhaitait étudier le cas de Gentilly, alors que le PLQ penchait pour la réfection. Le PLQ était en faveur de l'amiante, mais la CAQ prônait l'interdiction. Quant au Parti québécois, il s'engageait clairement à mettre fin à l'aventure nucléaire du Québec et à ses exportations d'amiante.

Comment peut-on aujourd'hui condamner le gouvernement qui agit en toute conformité avec ses convictions et surtout, ses engagements?

On peut certes se désoler que le PQ ait sorti de son chapeau un lapin rétroactif. On peut s'interroger quant à la pertinence de miner l'Étude environnementale en cours sur le gaz de schiste. On peut regretter que Québec mette une croix sur la fracturation... avant même de confier le dossier au BAPE!

Mais dans le cas du nucléaire et de l'amiante, le PQ a foncé visière levée, sans improvisation ni confusion.

Avant même qu'Hydro-Québec recommande de fermer Gentilly, il était évident que la réfection constituait un cauchemar financier en devenir. Les évaluations budgétaires déjà élevées. La saga Pointe-Lepreau. Le fait que les dépassements de coût soient refilés aux actionnaires d'Hydro-Québec. Tout militait pour une fermeture de la centrale.

Même chose pour l'amiante, dont on connaissait les problèmes. Son utilisation soi-disant «sécuritaire». Son caractère cancérogène. Son interdiction partout en occident. Tout militait, là encore, pour une fermeture de la dernière mine.

Cela justifiait-il des décisions prises sans consultation avec les communautés affectées? Hélas, oui. Ce sont là deux dossiers nationaux. Ce n'est pas à Bécancour de décider de dépenser 2, 3 ou 4 milliards en fonds publics. Et ce n'est pas à Thetford Mines d'imposer le maintien d'une industrie qui exporte un produit toxique... dont on ne veut même plus au Québec!

Cela dit, une fois la décision prise, le gouvernement a le devoir de s'asseoir avec l'ensemble des groupes impliqués pour envisager la suite des choses, pour épauler les communautés touchées, pour diversifier leur économie. Précisément ce que le PQ a promis de faire.

Clairement, ces deux décisions s'imposaient. La précipitation aussi.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion