Après avoir paraphé son acte fondateur l'an dernier, voilà que la région de Montréal lance son tout premier projet rassembleur : une piste cyclable et pédestre de 120 kilomètres reliant Oka à Mont-Saint-Hilaire, en traversant le coeur de l'île.

Suite logique du Plan métropolitain d'aménagement et de développement, ce projet d'envergure est une bonne nouvelle pour les amateurs de transport actif, mais surtout pour la région, qui commence ainsi à prendre réellement forme.

La Communauté métropolitaine de Montréal existe certes depuis une décennie. Mais une organisation ne fait pas une région, elle ne peut à elle seule cimenter les liens entre les 82 villes qui la composent, elle ne peut déclencher un sentiment d'appartenance chez les citoyens qui l'habitent.

Cela nécessite des projets concrets. Des projets citoyens, comme cette Route bleue inaugurée l'an dernier, qui permet de faire le tour de l'île en kayak. Ou encore cette randonnée de trois jours, appelée « Marcher la région », qui a eu lieu le week-end dernier « pour faire naître un véritable sentiment d'appartenance au territoire ».

Mais surtout, cela nécessite des projets d'envergure qui frappent l'imaginaire, le premier du genre étant donc cette longue piste que l'on souhaite voir traverser la région d'ouest en est d'ici deux ans.

Seulement le tiers du parcours existe, pour l'instant. Il faut donc relier ces différentes portions et surtout, leur ajouter tout près de 80 kilomètres afin que la piste multifonctionnelle rapièce les 16 municipalités qu'elle doit traverser.

On peut s'étonner que le tout premier projet régional en soit un d'infrastructure et non de conservation. Après tout, les sommes nécessaires proviendront du budget alloué à la future ceinture verte, une priorité quand on sait qu'à peine 6 % du territoire terrestre de la région est protégé.

Mais l'un n'empêche pas l'autre. Au contraire, l'un reliera l'autre... La future piste rapprochera en effet les différents parcs projetés pour les prochaines années, que ce soit celui de la Rivière-des-Mille-Îles, de la digue de la voie maritime ou de la région du mont Saint-Bruno.

Cette annonce est-elle électoraliste? Évidemment, mais elle n'en constitue pas moins une victoire citoyenne. Si Québec, Montréal et les banlieues acceptent de se partager une facture de 60 millions, c'est parce que le projet a été appelé de tous ses voeux par les citoyens (lire : les électeurs).

Il faut se souvenir que lors des consultations publiques très courues du Plan, l'automne dernier, la quasi-totalité des mémoires appuyait la mise en place d'une ceinture verte. C'est ce qui a permis à ce projet, et à celui de la piste par le fait même, de passer de vague intention à projet bien concret.

Reste à voir les détails et la qualité de cette future « Route verte du Grand Montréal », mais d'emblée, on peut se réjouir du lancement d'un projet aussi important que symbolique.

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