Il y a deux ans hier, Gérald Tremblay était réélu maire de Montréal. Voici le dernier de deux éditoriaux portant sur l'avenir de la métropole.

Montréal est un casse-tête, un ensemble de pièces éparses qu'il faudra assembler avec soin au cours de la décennie.

On pense d'emblée aux gros morceaux, les hôpitaux, ponts et échangeurs. On pense aux routes et aux nouveaux liens de transport collectif. Mais il y a plus que cela, il y a toutes ces petites pièces du puzzle qui seront aussi importantes pour la suite, Griffintown par exemple, le futur campus de l'Université de Montréal à Outremont, les Bassins du Havre, la falaise Saint-Jacques, Meadowbrook, la densification du site de Radio-Canada, etc.

Il y a aussi ces défis qui attendent Montréal au sortir de l'immobilisme, autant de morceaux qu'il faudra imbriquer pour faire de la métropole une ville attrayante et cohérente: le leadership, les finances, les taxes, l'état des infrastructures, la participation civique, les relations entre arrondissements et ville. Quatre défis en particulier viennent à l'esprit.

> Le défi de la mobilité. C'est LE problème auquel il faut s'attaquer en priorité. Il faut reconfigurer l'accès à l'île, développer le transport collectif, repenser le partage de la voie et accélérer le transport des marchandises. Faut-il implanter un péage régional? Miser sur le tramway? Nationaliser le rail? Implanter des centres intermodaux de marchandises autour de l'île?

> Le défi de l'aménagement. La composition de la région est en bouleversement : le nombre d'habitants augmente au gré de l'immigration, la population vieillit plus vite qu'ailleurs et l'exode vers la banlieue montre des signes d'essoufflement. Faut-il faire du Grand Montréal une région tournée vers le centre ou dotée de plusieurs pôles forts? Faut-il ajouter des trains de banlieue au risque de favoriser l'étalement? Faut-il imposer des limites au développement plus sévères que celles du Plan métropolitain d'aménagement?

> Le défi de l'attractivité. Montréal s'est longtemps positionné comme une ville des festivals au confluent de deux cultures, mais cela ne suffit plus pour attirer la classe créative, les cerveaux et les touristes. Montréal est-elle une «fun city»? Une ville créative? Une ville d'innovation? Ou une ville aux quartiers à forte personnalité? Une métropole à échelle humaine?

> Le défi de la gouvernance. Tour de Babel édifiée à coup de compromis (décentralisation) et de compromissions (défusions), Montréal ne sait plus à quel saint se vouer. D'où un poids moindre dans l'échiquier québécois. Il faut donc élaguer, mais quoi? Le nombre d'élus? Les arrondissements au risque de rompre le lien de proximité? La CMM qui peine à s'imposer? Doit-on plutôt créer une instance élective régionale?

La table est mise pour une vaste réflexion, pour un remue-méninge sans tabous auquel nous vous convions d'ici les élections de 2013, à la fois dans les pages Débats de ce journal et dans le nouveau blogue (LaPresse.ca/avenirmtl) lancé pour l'occasion.

À vous la question: quel avenir pour Montréal?

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