Les commissions scolaires se font rappeler à l'ordre pour une deuxième fois en autant d'années. Après avoir fait montre d'une certaine insouciance avec leurs dépenses administratives, voilà qu'elles se font épingler pour leur gestion douteuse du transport scolaire.

Les commissions scolaires se font rappeler à l'ordre pour une deuxième fois en autant d'années. Après avoir fait montre d'une certaine insouciance avec leurs dépenses administratives, voilà qu'elles se font épingler pour leur gestion douteuse du transport scolaire.

Rien pour les aider au moment où leur existence est remise en question...

Le dernier rapport du vérificateur général, Renaud Lachance, révèle deux problèmes distincts en lien avec le transport des élèves: une grande disparité entre les dépenses des diverses commissions scolaires, et une gestion discutable de cette enveloppe budgétaire d'un demi-milliard de dollars.

Évacuons d'emblée la première question, puisque les écarts constatés reflètent pour la plupart de simples choix différents. Certaines commissions offrent le transport du midi, d'autres vers les écoles à vocations particulières, d'autres encore vont chercher les enfants à bonne distance de l'école. Soit. Ce sont des décisions locales qui ont pour but de garder les élèves au public.

Par contre, là où cette défense ne tient plus, c'est dans la gestion globale du transport scolaire. Le rapport de vérification est en effet truffé d'exemples d'une gestion déficiente des fonds publics, tant par les commissions que le gouvernement.

La quasi-totalité des contrats de transport, par exemple, sont accordés de gré à gré, une approche légale, mais qui a souvent pour effet de réduire la concurrence et de hausser les prix... précisément ce que l'on constate depuis 10 ans! Alors que le nombre de joueurs a considérablement diminué dans l'industrie, la facture, elle, a bondi de 36% pour les gros autobus et de 88% pour les minibus!

Autre problème: rien n'incite les commissions scolaires à réduire leurs dépenses. En théorie, le ministère leur verse une allocation et tout surplus lui est retourné. Mais en pratique, plusieurs ont recours à une comptabilité créative. Une commission a tout bonnement décidé que les surplus seraient versés au... transporteur privé, lui faisant un cadeau de 720 000$ en deux ans. D'autres ont intégré à leurs dépenses des factures qui ne devraient pas s'y trouver. Une plus grande vigilance aurait ainsi permis à Québec de récupérer sur cinq ans plus de... 25 millions!

Dernière révélation: la complaisance du gouvernement face à pareille situation. Le Vérificateur rapporte les conclusions d'une firme comptable qui a conclu que des commissions scolaires recevaient trop d'argent pour le transport scolaire, d'autres pas assez. Le ministère a donc décidé... d'augmenter le budget total de 8 millions, sans jamais réduire les allocations de qui que ce soit.

Bref, le constat est le même que celui fait l'an dernier par le vérificateur Lachance, au sujet des dépenses administratives des commissions scolaires. Un constat, d'ailleurs, qui a incité Québec à exiger des compressions de plus de 100 millions dans le dernier budget. Au grand dam des commissions, évidemment.

Bien difficile, à la lumière de ces deux rapports, de partager leur colère.

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