Les usagers qui franchissent les portes du métro à Longueuil payent un peu plus cher leur carte mensuelle depuis le 1er janvier. Mais curieusement, ce n'est pas sur la Rive-Sud que ce changement suscite la grogne, mais bien sûr la Rive-Nord...
Les usagers qui franchissent les portes du métro à Longueuil payent un peu plus cher leur carte mensuelle depuis le 1er janvier. Mais curieusement, ce n'est pas sur la Rive-Sud que ce changement suscite la grogne, mais bien sûr la Rive-Nord...
En effet, le maire Gilles Vaillancourt considère que cette hausse, qui vise à réduire l'écart avec les tarifs payés à Laval, n'est pas assez élevée. Il a donc décidé de retenir dans ses coffres plus de 4 millions de dollars dus à la STM, simplement parce que la parité n'est prévue que dans... 12 mois!
Franchement! On se serait attendu à plus de décence d'un homme qui a récemment obtenu trois stations de métro flambant neuves, et ce, malgré la pertinence discutable d'un tel prolongement.
Un prolongement, d'ailleurs, que seule l'existence d'un vaste réseau initial financé par Montréal a pu rendre possible. Un prolongement, en outre, qui accorde à Laval des largesses dont l'île et la Rive-Sud sont privées.
Fait peu connu, chacune des trois stations de métro construites sur la Rive-Nord est entourée de vastes stationnements extérieurs gratuits, gérés par l'AMT, un avantage habituellement réservé aux lointaines couronnes. Montréal n'en compte évidemment aucun et le stationnement jouxtant la station Longueuil oblige les automobilistes à débourser plus de 100$ par mois...
Il est donc consternant que le maire Vaillancourt refuse de verser à la STM ce qu'il lui doit, sous prétexte que ses usagers sont désavantagés!
Déjà qu'à l'heure de pointe, les Montréalais voient les rames de métro pleines leur filer sous le nez depuis l'afflux de nouveaux usagers, ils doivent maintenant ajouter les arrérages et les sautes d'humeur du maire de Laval aux conséquences de ce prolongement.
Le pire, dans toute cette histoire, c'est que le maire Vaillancourt a eu exactement ce qu'il réclamait. Furieux de voir que les usagers de Longueuil payent moins cher que ceux de Laval, il a en effet longtemps exigé la fin de cette iniquité, avec raison. Ce qu'il aura dès l'an prochain.
Vrai, le maire de Montréal lui avait promis que cela se ferait plus vite. Mais le seul fait que ce dernier ait réussi à convaincre Longueuil d'accepter deux importantes hausses de suite est en soi une victoire pour le maire Vaillancourt, dont il devrait se satisfaire.
Comment l'administration Tremblay doit-elle réagir? En réduisant le nombre de rames de métro qui se rendent à Laval, comme le propose Projet Montréal? Non, car cela nuirait d'abord et avant tout aux usagers du métro, qui n'y sont pour rien.
La Ville doit plutôt faire pression sur l'Agence métropolitaine de transport, qui a le pouvoir de mettre Laval au pas. Puisque c'est elle qui a le mandat de percevoir les montants des villes et de les redistribuer aux sociétés de transport, c'est elle, d'un point de vue administratif, qui doit 4 millions à la STM.
C'est donc à elle de convaincre le maire Vaillancourt de mettre de l'eau dans son vin, comme a accepté de le faire Longueuil.
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