Bonne nouvelle, les années d'études peuvent retarder l'apparition de troubles cognitifs durant la vieillesse. Meilleure nouvelle encore: exercer un travail suffisamment complexe - ou se livrer à des activités stimulantes à un âge plus avancé - peut compenser une scolarisation moins élevée, montre une recherche menée à la célèbre Clinique Mayo.

Près de 2000 résidants du Minnesota âgés de 70 à 89 ans ont participé à l'étude publiée la semaine dernière dans la revue scientifique JAMA Neurology. Aucun ne souffrait de démence, mais un peu plus du quart étaient porteurs du gène apo E4, qui augmente le risque d'être atteint de la maladie d'Alzheimer. Les résultats sont particulièrement frappants chez ces derniers. Maintenir un niveau de stimulation intellectuelle élevé tout au long de leur vie pourrait retarder l'apparition des troubles cognitifs de près de neuf ans, constatent les auteurs.

Les chercheurs ont pris deux mesures de la stimulation intellectuelle. La première est une combinaison du niveau de scolarité et de l'occupation principale à l'âge adulte. La seconde tient compte des activités cognitives de 50 à 65 ans et dans les 12 mois précédents. Ils ont ensuite évalué la performance cognitive avec une batterie de neuf tests.

Les résultats concordent avec ceux d'autres études montrant que l'éducation, le travail et les activités stimulantes peuvent exercer un effet protecteur contre le déclin des facultés cognitives et l'alzheimer. Toutefois, les distinctions et comparaisons entre les années de formation-travail et les activités à un âge plus avancé ajoutent un éclairage particulièrement intéressant.

L'impact positif d'un diplôme avancé (quatre ans d'études postsecondaires ou plus) est un argument supplémentaire en faveur de l'éducation. Par contre, l'éducation et l'occupation principale ayant le même poids dans la première mesure, un individu ayant seulement terminé son secondaire (niveau de scolarité moyen) mais occupant une profession spécialisée (niveau d'occupation élevé) est considéré comme ayant un degré d'activité intellectuelle relativement élevé. De même, un entrepreneur qui mène plusieurs tâches de front aura une note moyenne-élevée à la composante occupation, peu importe le temps passé sur les bancs d'école.

Les activités auxquelles une personne s'adonne à un âge avancé ont en général moins d'impact. Cependant, les personnes ayant un faible niveau de scolarité ou d'emploi en tirent de plus grands bénéfices, montre l'étude. Chez les porteurs du gène apo E4 qui s'y adonnent au moins trois fois par semaine, ces activités pourraient retarder l'apparition des troubles cognitifs de plus de trois ans. Pour le reste de la population, l'effet protecteur serait de plus de sept ans.

Lire des livres ou des magazines, faire de la musique, de l'informatique ou des menus travaux, participer à des jeux ou à des activités artistiques ou sociales sont autant de sources de stimulation recommandées. On peut imaginer plus triste comme prescription.



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