Des directives flexibles? Personne n'est contre. La discrétion laissée aux marchands dans le retrait de la pièce d'un cent est cependant source de confusion.

Ce retrait est une excellente idée qui aurait dû être mise en oeuvre depuis longtemps. Ottawa aurait toutefois dû le faire plus simplement.

L'arrondissement facultatif, par exemple, complique le passage à la caisse. Les directives fédérales sont pourtant simples. Lorsque le client paie comptant, les montants devraient être arrondis au 5 cents le plus près. Vers le bas s'ils se terminent par 1, 2, 6 ou 7 cents, vers le haut lorsqu'ils finissent par 3, 4, 8 et 9 cents. C'est ce qu'on appelle l'arrondissement symétrique.

Sauf que les commerçants sont libres de suivre ou non cette consigne. Or, à peine 57% auraient l'intention de le faire, montre un sondage du Conseil canadien du commerce de détail. Et comme ils sont aussi libres d'accepter les pièces d'un cent, et de les utiliser quand ils remettent la monnaie, les consommateurs sont confrontés à une grande diversité de pratiques.

Lorsqu'un total de 9,98$ s'affiche sur sa caisse enregistreuse, un marchand a le droit d'exiger 10$, même si le client serait prêt à le payer avec la monnaie exacte. Personne ne sera ruiné pour 2 cents, d'autant qu'en d'autres occasions, c'est le consommateur qui gagnera au change, en déboursant seulement 9,95$ sur un total de 9,97$.

L'ennui, c'est que chaque détaillant en fait à sa guise, de sorte que le consommateur ne sait jamais à quoi s'attendre lorsqu'il arrive à sa caisse. Le fait que le montant n'ait pas à être arrondi si l'acheteur paie par carte ou par chèque ajoute aux possibilités.

Évidemment, il s'agit de petites sommes. On n'est jamais qu'à 2 cents du total original. Il s'agit néanmoins de complications inutiles. Les consommateurs feraient bien de s'armer de patience, car le passage aux caisses durant les périodes les plus achalandées risque d'être ralenti pendant un certain temps.

Ottawa s'est simplifié la vie en arrêtant de produire une pièce qui lui coûtait 1,6 cent l'unité, et en adoptant l'arrondissement symétrique dans toutes ses transactions au comptant avec le public. Il aurait pu en faire autant pour la population, en appliquant cette règle à l'ensemble du commerce.

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