Une population active considérable, des jeunes enfants à profusion, des migrations importantes... L'évolution du Canada ne se résume pas à son vieillissement, montrent les données du recensement de 2011 publiées hier.

Oui, le Canada vieillit. Le nombre de citoyens âgés de plus de 64 ans a augmenté de presque 15% depuis le recensement précédent (2006), une croissance plus de deux fois supérieure à celle de l'ensemble de la population. Les deux groupes qui ont pris le plus d'expansion sont les 60-64 ans (+29%) ... et les centenaires (+26%).

Mais on est encore loin du déclin annoncé. Près de 70% des Canadiens font encore partie de la population en âge de travailler (15-64 ans). Aucun autre pays du G8, sauf la Russie, ne dispose d'une population active aussi importante.

Évidemment, la balance penchera un peu plus à chaque recensement, au fur et à mesure que les très nombreux baby-boomers atteindront l'âge de la retraite. En 2031, lorsqu'ils auront tous franchi le cap de 65 ans, près du quart de la population pourrait être composé de personnes âgées.

Avant d'en arriver là, il serait important de dépoussiérer cette notion de population active. De plus en plus de Canadiens travaillent après 65 ans et la réforme Harper, qui retardera le versement des prestations de sécurité de la vieillesse à 67 ans, renforcera cette tendance. D'ici quelques années, dire qu'après 64 ans, on ne fait plus partie de la population en âge de travailler n'aura plus aucun sens.

Tout n'est pas d'ailleurs gris dans ce portrait démographique. Le nombre d'enfants de 4 ans et moins a augmenté de 11% entre 2006 et 2011, du jamais vu depuis 50 ans. Sans surprise, c'est en Alberta, qui attire beaucoup de travailleurs dans la force de l'âge, où ce mini baby-boom est le plus marqué (+21%). Mais le Québec arrive tout de même au troisième rang (17,5%). Un vent de fraîcheur apprécié dans notre province qui compte désormais presque 16% de personnes âgées - la plus lourde proportion au pays après les quatre provinces de l'Atlantique.

À l'autre extrémité du spectre, l'Alberta est la province (excluant les territoires) où l'on retrouve à la fois le moins d'aînés et la plus forte population active. Est-elle pour autant à l'abri du choc démographique? Il faudra voir dans 20 ans, car les tendances évoluent au gré des fortunes.

À preuve la Saskatchewan, dont la décroissance de la population semblait inexorable aux deux derniers recensements. Aujourd'hui, ses ressources naturelles attirent des travailleurs des autres provinces et son taux de fécondité frise le seuil de remplacement (2,1 enfants par femme), un record canadien.

Qui sait? Trois-Rivières et Shawinigan, qui figurent aujourd'hui parmi les villes comptant les plus importantes proportions de personnes âgées au pays, nous réserveront peut-être des surprises dans les années à venir...

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion