Des militaires démobilisés ne reçoivent pas l'aide dont ils auraient besoin, montre un nouveau rapport d'Anciens combattants Canada. Il y a encore du ménage à faire dans ce ministère!

Des militaires démobilisés ne reçoivent pas l'aide dont ils auraient besoin, montre un nouveau rapport d'Anciens combattants Canada. Il y a encore du ménage à faire dans ce ministère!

On penserait que si un ex-soldat ne touche pas d'indemnités du ministère des Anciens combattants (ACC), c'est qu'il est sorti indemne de ses années de service. Erreur, montre l'Enquête sur la transition à la vie civile publiée hier.

Ces anciens militaires-là ont davantage de problèmes de santé chroniques et d'invalidités que le reste de la population. Et près d'un sur cinq a eu du mal à réintégrer la vie civile. «Les résultats tendent à indiquer qu'il existe des besoins non satisfaits et des problèmes liés au degré de couverture des programmes», note le rapport.

De 1998 à 2008, plus de 42 000 membres des forces régulières sont retournés dans le civil. ACC en a sondé plus de 3000. La majorité ont trouvé la transition facile (62%) ou neutre (13%). Un quart d'entre eux ont cependant éprouvé des difficultés. C'est beaucoup.

Une situation plus fréquente chez ceux qui bénéficient des programmes du ministère. Normal: s'ils ont droit à une pension ou d'autres indemnités, c'est parce qu'ils sont revenus blessés ou affectés mentalement. Ce ne sont pas des conditions idéales pour commencer une nouvelle vie.

Deux points, toutefois, sont préoccupants.

Parmi ceux qui ne reçoivent aucune aide, 17% ont eu du mal à se réintégrer. Il y en aura toujours, bien sûr. Mais presque un sur cinq? C'est trop. Ont-ils été mal diagnostiqués? Leur a-t-on, à tort, refusé des services? Le ministère doit se poser des questions.

Les difficultés sont aussi beaucoup plus fréquentes chez ceux qui ont été indemnisés en vertu de la nouvelle Charte des anciens combattants que parmi les bénéficiaires de l'ancien régime. Un indice de plus que cette charte lancée en 2006 ne tient pas ses promesses. Au contraire, bien des démobilisés se sentent trahis par ce système qui se débarrasse d'eux avec une somme forfaitaire au lieu de leur verser une pension à vie.

Le ministre Blackburn a présenté un projet de loi qui permettrait de transformer le paiement forfaitaire en versements annuels, et qui bonifierait les prestations aux blessés les plus graves. C'est un pas dans la bonne direction, mais d'autres devront suivre. Le Conseil national des associations d'anciens combattants demande notamment que l'indemnité maximale soit augmentée. On veut un montant comparable à ce que les tribunaux accordent aux civils devenus invalides à la suite d'un accident de travail. Ce ne serait que justice.

Le ministère des Anciens combattants n'en est pas à sa première critique. Varlopé par le précédent ombudsman, il est présentement sous enquête de la vérificatrice générale à cause de sa fameuse Charte. Sans oublier la Cour suprême, qui vient d'autoriser un recours collectif de bénéficiaires de pension d'invalidité contre Ottawa.

Ceux qui reviendront d'Afghanistan cet été devront-ils se battre eux aussi contre le ministère? Ce nouveau rapport confirme qu'il reste beaucoup à faire pour les accueillir convenablement.

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