Les cartes cadeaux sont plus populaires que jamais. Mais il faut être vigilant, car certaines réservent de bien mauvaises surprises. Québec vient d'adopter une nouvelle loi qui mettra fin à certaines de ces pratiques inacceptables. Quelques points, toutefois, restent à clarifier.

Quatre Québécois sur 10 offriront des cartes ou des chèques cadeaux durant les Fêtes, indique un sondage du Conseil québécois du commerce de détail. Leur aspect pratique et un peu moins impersonnel que les billets de banque fait de plus en plus d'adeptes.

 

Pourtant, ces produits n'ont pas que des bons côtés. Environ 10% de la valeur de tous les chèques et cartes vendus dans une année n'est jamais réclamée, estiment les spécialistes. Beau cadeau pour les marchands!

Deux nouvelles mesures vont cependant aider les Québécois à profiter de la pleine valeur de leurs cadeaux. Un, les commerçants n'auront plus le droit d'imposer de date de péremption. Deux, ils ne pourront plus exiger que le solde soit dépensé jusqu'au dernier sou. Lorsque la somme restante descendra sous un certain seuil, ils devront rendre la monnaie. Tous les frais supplémentaires seront aussi interdits.

Ce n'est que justice. Ces cartes sont très avantageuses pour les détaillants. Elles leur donnent accès à des liquidités. Elles leur amènent de nouveaux clients. Et la valeur des achats excède souvent le montant offert. Tout cela vaut bien un petit effort de gestion.

Au moins deux types de cartes pourraient toutefois bénéficier d'exceptions. Celles offertes par les sociétés émettrices de cartes de crédit, comme Visa ou MasterCard, pourraient comporter des frais d'activation. Et celles vendues par les centres commerciaux pourraient imposer des frais après une certaine période, par exemple 15 mois. Si jamais la ministre de la Justice accorde ces exemptions, elle devra exiger que les consommateurs en soient bien informés. Et, surtout, être ferme sur les autres mesures.

Des émetteurs de carte de crédit proposent actuellement de soi-disant cartes cadeaux très coûteuses pour les consommateurs. En plus de facturer des frais d'achat à ceux qui les offrent, elles imposent à ceux qui les reçoivent des frais de service mensuels après six mois. Remplacer ce bout de plastique en cas de perte ou de vol coûte jusqu'à 15$. Et à l'échéance, le solde est perdu à jamais. Comme dit le M. Preskovic du film Le père Noël est une ordure, c'est râlant.

American Express vient de lancer une carte cadeau qui, hormis les frais d'achat, n'entraîne aucune dépense supplémentaire. Elle n'a pas de date de péremption et ne coûte rien à remplacer. Preuve, s'il en fallait une, qu'il y a moyen de faire un profit intéressant sans extorquer le client.

Les nouvelles normes imposées aux commerçants vont rendre les cartes cadeaux encore plus attrayantes. On ne peut pas permettre aux émetteurs de carte de crédit de profiter de ce marché sans en respecter les règles.

 

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