Faire rimer éducation avec innovation. C'est ce que souhaite l'Institut du Québec, qui a récemment publié un rapport à ce sujet. On y trouve, entre autres, des exemples inspirants d'«écoles innovantes».

Il tombe à point nommé. Le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx a lancé il y a quelques mois le projet du Lab-École, visant justement à réinventer l'école. Parallèlement, une autre initiative qui s'y apparente a été menée : Repenser l'école, parrainée à la fois par Québec, la fondation Lucie et André Chagnon et Google.

Ce qui se cache derrière cette tendance? L'idée qu'une école qui se modernise pourra motiver davantage les élèves et, donc, leur donner plus qu'auparavant le goût d'apprendre.

Prouver à ces élèves, en somme, que le cheminement scolaire n'est pas un chemin de croix. Dans le but, bien évidemment, de favoriser leur réussite.

Le Lab-École semble vouloir se pencher tout particulièrement sur l'environnement dans lequel évoluent les élèves. Sébastien Proulx dit souhaiter, pour le Québec, «les plus belles écoles du monde».

L'Institut du Québec, lui, va plus loin. Il s'intéresse aux idées novatrices qui permettront d'améliorer l'école de façon plus générale. Y compris, par exemple, les pratiques pédagogiques innovantes. C'est ce qui rend son rapport particulièrement intéressant et instructif.

On y cite, parmi les établissements qui innovent, l'une des écoles scandinaves qui font tant rêver. Dans l'établissement Ørestad Gymnasium, au Danemark, «il n'y a pas de salles de classe au sens traditionnel», mais une multitude d'espaces de travail et de détente, incluant une terrasse sur le toit.

Mais le rapport fait aussi état d'idées novatrices pour améliorer la qualité de l'enseignement. Par exemple Éduscol, portail en ligne qui offre aux enseignants français de la formation continue et leur permet d'échanger sur les bonnes pratiques.

Il est en effet important de réfléchir aux moyens d'innover sur tous les plans.

Les lacunes en français des enseignants, qui ont fait la manchette cette semaine, en sont la preuve. Elles démontrent que même si on se retrouvait demain avec les plus belles écoles du monde, ce ne serait pas suffisant.

Précisons que l'analyse effectuée par l'Institut du Québec est somme toute modeste. Les chercheurs ont d'abord réuni et interrogé des acteurs du milieu de l'éducation pour entendre leurs préoccupations. Ils ont ensuite fait une compilation des «meilleures pratiques internationales».

Mais leur rapport, d'une trentaine de pages, fait néanmoins oeuvre utile. Comme celui publié dans le cadre de l'initiative Repenser l'école, il met l'accent sur des innovations potentielles qui ne semblent pas faire partie du mandat de l'équipe du Lab-École.

Il donne aussi une bonne idée des «obstacles» qui freinent l'innovation dans le réseau. Et il propose des solutions potentielles. Tout en soulignant avec justesse que «le rôle du gouvernement doit être de créer des conditions propices à l'adoption d'innovations dans le réseau public québécois».

Lorsque l'équipe du Lab-École aura terminé son travail, le ministère de l'Éducation ne pourra plus se trouver d'excuses pour ne pas faire ses devoirs.

Il disposera d'un éventail d'idées pour construire de belles écoles, mais aussi pour moderniser l'environnement pédagogique québécois.

Tant mieux, car il aura tout avantage à ratisser large dans le but de faire rimer éducation avec audace plutôt qu'immobilisme.

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