Quelle arrogance, tout de même!

Le leader nord-coréen Kim Jong-un a été la cible de menaces de la part du président de la première puissance mondiale, mais il n'a pas eu peur. Il n'a même pas tenté de se faire oublier. Il vient plutôt d'en rajouter.

Il a ordonné la tenue d'un sixième essai nucléaire. Et son pays dit cette fois avoir testé une bombe H. Une arme plus puissante que celle qui avait explosé lors du plus récent essai nord-coréen, en janvier 2016, confirment les experts. Et au moins trois fois plus que celle qui a dévasté Hiroshima en 1945.

Ajoutez à ça le fait que Kim Jong-un teste ses missiles, avec l'enthousiasme d'un enfant qui vient de recevoir un nouveau jouet (tout en les perfectionnant), et vous obtenez un cocktail particulièrement explosif.

On faisait récemment remarquer qu'il a déjà lancé un plus grand nombre de missiles en 2017 que son père, Kim Jong-il, au cours de la totalité de son règne de 17 ans.

Le nouvel essai nucléaire nord-coréen a été qualifié de « claque au visage de tous [les pays] dans la communauté internationale lui ayant demandé de cesser » ses provocations par l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley. Avec raison.

Elle n'a pas tort, par ailleurs, de réclamer de nouvelles sanctions à l'égard de cet État voyou. Voyons voir, lorsqu'elles seront soumises au vote des membres du Conseil de sécurité de l'ONU, si la Chine et la Russie partagent cet avis.

Cela étant dit, rares sont ceux qui estiment que ces sanctions changeront quoi que ce soit aux intentions belliqueuses du régime nord-coréen. Ce ne sera pas suffisant.

L'administration Trump devrait-elle alors se servir de sa supériorité militaire pour faire plier Kim Jong-un, comme l'a déjà laissé entendre le président américain?

Réponse courte : ce serait dangereux. Même Steve Bannon, qui était jusqu'à tout récemment le stratège principal du président américain, en est convaincu.

«Il n'y a pas de solution militaire, laissons tomber. Tant que quelqu'un n'aura pas résolu l'équation qui me démontrerait que 10 millions de Sud-Coréens ne mourront pas dans les 30 minutes suivantes, tués par des armes conventionnelles, je ne vois pas de quoi on parle», a-t-il déclaré le mois dernier.

Alors quoi? Alors il faut dialoguer. C'est la moins mauvaise de toutes les options potentiellement efficaces pour sortir de l'impasse nord-coréenne.

Plusieurs des membres clés de l'administration américaine, incluant le secrétaire d'État et le chef du Pentagone, disent toujours être en faveur d'une solution diplomatique. Mais ils devront visiblement, d'abord, convaincre leur propre président du bien-fondé d'une telle démarche.

Ses alliés sur la scène internationale et ses proches conseillers sauront-ils le persuader que dans le dossier nord-coréen, l'impulsivité et l'agressivité pourraient bel et bien mener à «une catastrophe mondiale», comme l'a déclaré hier Vladimir Poutine?

Le dénouement de la crise actuelle semble directement lié à la capacité de Donald Trump de répondre avec tact à la «claque au visage» nord-coréenne et à l'arrogance de Kim Jong-un.

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