On a trop souvent tendance à l'oublier, mais les djihadistes continuent de faire des ravages dans plusieurs pays d'Afrique.

On se le rappelle surtout - c'est normal - lorsque les attentats perpétrés sur ce continent font des victimes canadiennes. Ce fut le cas au Burkina Faso dimanche. Des djihadistes présumés ont attaqué un restaurant fréquenté par des étrangers. Deux Canadiens faisaient partie des 18 personnes tuées ce soir-là.

On se rappelle, par conséquent, à quel point lutter contre le terrorisme et pour le maintien de la paix dans cette région du monde est essentiel. Ce qui nous force à regarder la réalité en face : le Canada tarde à faire savoir s'il a l'intention d'apporter sa contribution. Et le mot «tarde» est ici un euphémisme.

Justin Trudeau a commencé par promettre, en campagne électorale, qu'il allait réaffirmer «l'engagement du Canada de participer aux opérations de maintien de la paix des Nations unies».

Puis, en août dernier - il y a un an presque jour pour jour -, son gouvernement a annoncé qu'il allait déployer environ 600 soldats dans le cadre d'une de ces opérations. Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, avait alors déjà visité cinq pays africains. Le gouvernement a certainement, depuis, étudié tous les scénarios potentiels.

On comprend mal pourquoi il continue de tergiverser.

Plusieurs avaient affirmé que les libéraux avaient décidé de contribuer à la mission en cours au Mali (la MINUSMA), pays voisin du Burkina Faso. L'ONU a même laissé le poste de commandement de cette mission libre pendant plusieurs mois afin de pouvoir l'offrir à un Canadien. En vain. Inexplicablement, la décision d'Ottawa se fait encore attendre.

Si bien qu'on commence même à se demander si le gouvernement Trudeau annoncera clairement ses intentions à temps pour la tenue, en novembre, d'une importante rencontre internationale à Vancouver sur les missions de paix de l'ONU.

Si ce n'était pas le cas, ce serait embarrassant...

Plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne, tentent actuellement d'assurer la stabilité du Mali et des pays voisins (dont la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso, qui tentent de se concerter pour lutter contre les terroristes).

Les soldats canadiens ont l'expertise et les compétences qui leur permettraient de contribuer à la sécurisation de ce territoire au sein de la mission de paix au Mali.

Plusieurs alliés du Canada s'attendent certainement à ce que le pays donne un coup de main.

«Les forces de maintien de la paix sont devenues un outil incontournable et le Canada y a forgé une partie de son identité sur la scène internationale», avait dit l'ancien ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, en octobre dernier.

Il avait raison. D'ailleurs, personne au sein du gouvernement libéral n'oserait le contredire à ce sujet. Procéder rapidement au déploiement de soldats canadiens dans le cadre d'une mission de paix sur le continent africain est à la fois cohérent, judicieux... et urgent. Qu'est-ce qu'on attend?

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