Il y a beaucoup de bonnes raisons de recevoir sa dose de rappel contre la COVID-19. Il y en a autant de ne pas remiser son masque dans la boîte marquée « souvenirs » et de prendre les précautions qu’on connaît maintenant bien contre la maladie.

Le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, et le ministre de la Santé, Christian Dubé, ont énuméré plusieurs de ces raisons lors de leur point de presse mercredi. ll était d’ailleurs drôlement temps que le ministre vienne rappeler à la population que la pandémie n’est pas terminée.

Ces raisons, on les connaît. Il faut protéger notre système hospitalier déjà à genoux, penser aux plus vulnérables. Mais il y a une autre raison, toute simple, de rester prudent. Une raison qui n’a rien d’altruiste, mais qui est peut-être la plus susceptible de nous faire passer à l’action.

Recevoir sa dose de rappel et prendre ses précautions minimise les risques que la COVID-19 vienne saboter nos plans.

Vous avez un examen important ? Un voyage prévu ? Une présentation au travail ? Un souper de famille ? Un party d’Halloween ? Des billets pour un match sportif, une pièce de théâtre, un spectacle de musique ?

Attraper la COVID-19 ne vous enverra peut-être pas à l’hôpital (même s’il s’agit d’une possibilité réelle). Mais l’infection peut vous faire rater tout cela.

Alors que tous les indicateurs pointent vers une remontée de la transmission et qu’on entre de toute évidence dans une huitième vague, on aurait intérêt à se le rappeler.

Non, le vaccin n’offre pas une protection parfaite. Mais en plus d’être extrêmement efficace contre les formes graves de la maladie (protection de 80 à 90 %), il diminue significativement le risque d’infection (protection d’environ 70 % si la vaccination est à jour).

Même chose pour le masque. Lui non plus n’est pas infaillible, mais il réduit le risque de transmission dans les endroits intérieurs que nous fréquentons de plus en plus avec la température qui refroidit. Rappelons-nous qu’il existe. N’hésitons pas à le porter dans les lieux bondés et mal ventilés.

Ces mesures sont très simples, peu incommodantes et nous avons l’avantage de les avoir déjà apprivoisées. Il suffit de réactiver les bonnes habitudes.

Et si les bouleversements de votre propre calendrier ne vous font pas peur, vous pourrez toujours penser aux 22 000 Québécois qui attendent une opération chirurgicale depuis plus d’un an. Le Devoir rapportait jeudi que l’objectif de ramener cette liste au niveau prépandémique était remis en question avec la hausse récente des hospitalisations liées à la COVID-19.

Imaginez le Centre Vidéotron de Québec qui déborde. Ou dix fois la foule que peut accueillir le MTelus à Montréal. Ce sont tous ces gens qui poireautent en attente d’une opération depuis un temps qui a largement dépassé l’acceptable.

On commence à en avoir l’habitude : l’automne est la saison de tous les dangers avec la COVID-19.

Au fil des vagues, on a aussi appris que lorsqu’on voit l’Europe se faire frapper, on ferait bien de se préparer à encaisser la claque à notre tour. Or, plusieurs pays européens, dont la France, l’Italie et le Royaume-Uni, connaissent actuellement une hausse préoccupante des hospitalisations.

Dans ce contexte, le gouvernement ferait bien d’y réfléchir à deux fois avant de lever la recommandation de s’isoler cinq jours après l’apparition des premiers symptômes. Québec attend actuellement un avis de la Santé publique à ce sujet. On a hâte de voir ce que la science en dira, mais il faudra penser aux conséquences d’envoyer le message que la pandémie est terminée.

Sinon, la population vit son premier automne pandémique sans véritables restrictions sanitaires. C’est tant mieux. Les vaccins et les médicaments nous permettent cette précieuse liberté. On fait bien d’en profiter.

Mais cette liberté vient aussi avec des responsabilités. Plus que jamais, la balle est dans le camp de la population pour la gestion de la COVID-19. À nous de démontrer que nous savons comment nous y prendre. Ça devrait commencer par une dose de rappel et un masque dans sa poche.

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