Les réactions ont été nombreuses à l’éditorial d’Alexandre Sirois sur la rémunération des PDG des grandes sociétés, publié le 1er mai dans la section Contexte. Voici un aperçu des courriels reçus.

Le culot de se comparer entre eux

Combien faut-il pour satisfaire les exigences pécuniaires sans fonds (!) de ces dirigeants qui, finalement, récoltent l’argent des nombreux soldats au front ? De plus, ils ont le culot de se comparer entre eux, à savoir quel montant ils devraient exiger afin d’être dans un cercle (vicieux, si j’ose dire) de happy few. Où il y a de l’homme, il y a, et pour toujours semble-t-il, de l’hommerie. Comment peuvent-ils vivre ainsi sans remords, je ne saurais dire. Un petit homard et une coupe de vin millémisé avec ça ?

Jacques Villeneuve, Saint-Hyacinthe

Concentrons-nous sur les échappatoires fiscales

Il faudrait arrêter de parler de ces salaires insensés ; on n’aura jamais de pouvoir sur les conseils d’administration qui les autorisent. Toutefois, nous avons collectivement les moyens de leur faire payer les impôts qui s’imposent. Tout le monde discutait la semaine dernière de la rémunération du président de la Caisse de dépôt, mais personne ne pensait aux échappatoires fiscales qu’il pouvait utiliser. Recevra-t-il un T4 de plus de 6 millions ? Paiera-t-il un impôt de 3 millions ? Non jamais, mais c’est à ce niveau que les citoyens peuvent intervenir. Quand le Québec offre de tels salaires, le Québec et Ottawa devraient en réclamer AUTOMATIQUEMENT la moitié sans entourloupette de fiscalistes.

Claude Samson

Et les contrats des athlètes…

Ajoutons les contrats des sportifs pour 22 minutes de présence sur la glace par partie, trois fois par semaine.

Hugues Bergeron

Vaine colère

À part nous mettre en pétard devant les constats au sujet de la rémunération extravagante des PDG, qu’est-ce que les travailleuses et les travailleurs peuvent bien y faire ? Certes, vous citez des pistes de solution, mais qui osera les imposer pour mettre au régime ces PDG gourmands de ce monde à part ? Je reste sceptique…

Andrée Bastien

La fin du capitalisme

Pour chaque million gagné, c’est 144,15 $ de l’heure, et ce, 24 heures par jour, même en vacances… Quel humain a besoin de ça ? Ce sont ces mêmes gens qui viendront à bout du système capitaliste…

Jacques Dextradeur

Parlons de la Caisse de dépôt

Dans votre éditorial sur la rémunération des PDG, vous omettez de mentionner la rémunération de nos PDG, et plus particulièrement de ceux de la CDPQ ! J’ai toujours trouvé indécent que les personnes chargées de faire fructifier notre argent (CDPQ, banques, fonds de placement) considèrent que parce qu’ils gèrent beaucoup d’argent, ils ont droit à un certain retour sur les gains engrangés. Mais c’est encore plus indécent lorsque ces personnes gèrent l’argent de toute une population qui n’a aucun droit de regard sur leur gestion. Oui, notre CDPQ a eu un bon rendement durant la COVID-19, mais qui n’en a pas eu ? Était-ce vraiment une gestion exceptionnelle que celle-ci ? Laissez-moi en douter !

Jean-Marc Da Pozzo

Le grondement de la base

Quand la différence entre les dirigeants et les salariés de base frôle le 300 pour 1, c’est qu’il y a un problème grave et que le grondement de la base est à la veille d’exploser. Une montée spectaculaire de l’inflation pourrait bien pousser la base à une révolution.

Georges Picard

Le vote envoie un message

Vous votez CAQ, libéral ou conservateur, ne soyez pas surpris. Si au moins vous envoyiez un message en votant un peu plus NPD, QS ou PQ, les grands capitalistes auraient quand même une petite gêne. Je ne prône pas la socialisation de l’économie, mais plutôt l’utilisation de la fiscalité pour faire remettre le plus gros de leur fric dans les coffres de l’État, qui le redistribuera sous forme de services à la population. Les grands boss n’ont pas besoin de 20 millions pour vivre luxueusement, ces gros chiffres servent surtout à se péter les bretelles : « Mon salaire est encore plus gros que le tien, hein ! »

Bernard Terreault

Troubles à l’horizon

Je n’en reviens tout simplement pas de constater l’absence de clairvoyance et de prévoyance – et incidemment l’inaction – de nos gouvernements à l’égard du risque de chaos social lié à la concentration de richesse. Les plus fortunés, qui ont désormais la capacité d’influencer à leur guise la société, sont en train de devenir plus puissants que nos gouvernements. De nouveaux troubles sociaux, encore plus graves que ceux que l’on connaît aujourd’hui, sont vraisemblablement à prévoir dans l’avenir…

Martin Bergeron, Hébertville

Nauséabond

On entend beaucoup parler de la spirale de l’augmentation des salaires et de l’inflation… mais jamais en rapport avec les salaires vertigineux des dirigeants d’entreprise. Leurs salaires ont un impact significatif sur le coût des produits, le coût de la vie et augmentent souvent lorsqu’ils font des mises à pied, donc lorsqu’ils réduisent la masse salariale, dans les périodes difficiles, des travailleurs qui n’ont, eux, généralement aucun pouvoir sur la question. Curieusement, leurs salaires ne baissent pas lorsque le titre de leur entreprise s’effondre. Ces salaires ne se justifient pas, tout simplement. C’est une bombe à retardement (la montée du populisme n’y est pas étrangère) qui génère des individus à l’ego surdimensionné, généralement extrêmement pollueurs par leur mode de vie, en décalage avec le réel, peu enclins à supporter les démocraties. L’argent n’a pas d’odeur, mais les individus associés en ont, de cette odeur, et elle peut se révéler assez nauséabonde, merci.

Michel Basque

*Lisez « Comment gagner 254 fois plus que son employé… »