Martin Soucy connaît bien la SEPAQ. À l’âge de 16 ans, il a décroché un emploi étudiant au parc national d’Oka. « J’ai vraiment commencé comme un employé de première ligne », déclare celui qui deviendra le nouveau président-directeur général de la Société des établissements de plein air du Québec le 5 février prochain.

Avec les années, il a gravi les échelons : il a notamment pris la direction du parc d’Oka, puis celle du parc national du Mont-Tremblant et de la réserve faunique Rouge-Matawin, avant de devenir vice-président à l’exploitation des parcs nationaux et du camping.

Et puis, en 2016, il a quitté la SEPAQ pour prendre la direction de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.

« L’avantage d’être sorti de la SEPAQ, pour mieux y revenir, c’est que ça me donne une perspective différente, un recul, affirme-t-il. Ce qui est fabuleux dans le fait de partir, c’est de pouvoir devenir un client, d’apprécier les services sans être dans la gestion de tous les jours. »

Après avoir ainsi décroché pendant sept ans, Martin Soucy devra prendre quelques semaines pour reprendre ses repères et plonger dans les dossiers plus pointus. Il a déjà toutefois quelques priorités, en mettant l’accent sur l’écoute.

PHOTO SOPHIE GRENIER, FOURNIE PAR LA SEPAQ

Le nouveau président-directeur général de la SEPAQ, Martin Soucy

Lorsque j’ai apporté des changements, je l’ai fait en parlant avec les clients. Ça va faire partie de mon style.

Martin Soucy, nouveau PDG de la SEPAQ

Il entend notamment écouter les employés. « Nous avons la chance d’avoir 3500 employés qui sont en contact direct [avec les clients]. En écoutant, je pense qu’on arrive toujours à quelque chose de mieux. »

Il vise aussi les fédérations de plein air.

« Je vais avoir des discussions avec la fédération de la marche, naturellement, mais aussi avec Vélo Québec, avec qui j’ai travaillé. J’ai la chance de faire un premier bilan de santé de la SEPAQ. Ce que je vais faire dans mes 100 premiers jours, c’est d’entrer en contact et voir ce qui se dit. »

Martin Soucy se montre sensible aux usagers qui estiment que les tarifs sont trop élevés à la SEPAQ, mais il rappelle que les services et l’entretien des infrastructures ont un coût et que la société d’État a aussi un mandat de conservation à assumer.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Raquette au parc de la Gaspésie

Je vais être attentif à la tarification parce que nous voulons que les parcs et nos établissements restent accessibles. C’est important, parce que si ça devient trop cher, nous ne servirons que l’élite. Mais je pense qu’actuellement, ça reste accessible, on en a pour toutes les bourses.

Martin Soucy, nouveau PDG de la SEPAQ

Certains mordus de plein air déplorent une certaine rigidité inhérente aux processus de la SEPAQ. Le cas des circuits de canot-camping est un bon exemple : il faut souvent prévoir d’avance les sites de camping qui seront utilisés. Or, en raison de conditions météo difficiles, comme de grands vents, il peut être dangereux de s’aventurer sur un cours d’eau pour progresser jusqu’au site suivant.

Sans vouloir promettre quoi que ce soit, Martin Soucy se montre ouvert à une plus grande flexibilité.

« Je comprends parce que j’en ai fait moi-même, du canot-camping, indique-t-il. Je suis très conscient du système SEPAQ et des politiques de service à la clientèle. »

Il note qu’il a lui-même écrit une grande partie de ces politiques à la fin des années 1990 et que celles-ci ont évolué avec le temps.

« Il faut simplifier la vie des gens, tenir compte des types de clientèles. Il va falloir regarder comment on atteint cet objectif, en écoutant les pratiquants de plein air. Mais il faut se rappeler que si on écrit des règles, c’est pour la protection du milieu naturel. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Nuit dans un refuge de la SEPAQ au parc national des Monts-Valins

Pour lui, il est important de garder le côté naturel des parcs et des réserves. Au cours des dernières années, il a eu l’occasion de visiter des parcs américains et de prendre des notes.

« J’ai vu qu’aux États-Unis, c’était parfois très aménagé. Je pense qu’ici, on n’est pas rendus à couler du béton dans nos sentiers. C’est un élément important pour moi. »

Parmi ses objectifs personnels, Martin Soucy aimerait coopérer avec les parcs régionaux.

Les parcs régionaux se développent bien, c’est un bon réseau. Ils n’ont pas les mêmes moyens, les mêmes types d’infrastructures, mais je pense qu’on va avoir avantage à soutenir tout le monde ensemble pour augmenter la pratique des activités de plein air.

Martin Soucy, nouveau PDG de la SEPAQ

Il aimerait également amener davantage les communautés culturelles à visiter les parcs du Québec.

« Je suis à la racine du projet des chalets EXP, de la stratégie de la famille, des partenariats pour la conservation dans la zone périphérique des parcs. J’ai été dans une époque d’innovation, mais l’innovation, ce n’est pas juste d’inventer des produits, c’est d’avoir la volonté d’améliorer nos façons de faire. »

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