La neige est brillante, le ciel est d’un bleu profond, le froid est mordant : c’est un plaisir d’adopter un bon rythme pour monter cette pente un peu abrupte en ski de fond. Mais voilà, les lunettes de soleil s’embuent et une fois au sommet, cette buée se transforme en glace opaque. Comment redescendre de l’autre côté si on ne voit plus rien ?

C’est là un des grands drames de l’amateur de plein air en hiver. Or, les lunettes de soleil sont particulièrement importantes en cette saison.

« La réflexion sur la neige augmente la luminosité, rappelle Emmanuel Daigle, guide de trek et auteur du livre Haute altitude, du trek à l’expédition. C’est important de se protéger même lorsqu’il y a un couvert nuageux parce que les rayons ultraviolets traversent les nuages. »

Les lunettes permettent également de se protéger des branches lorsqu’on se promène en forêt.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Même lorsque le ciel semble couvert, les rayons UV peuvent être dommageables.

Emmanuel Daigle recommande de ne pas lésiner et de choisir des lunettes de qualité. « Souvent, sur le pourtour des lunettes cheap, il y a des zones qui sont déformées, affirme-t-il. Ça déforme les images, ça peut vraiment te forcer l’œil et te donner mal à la tête. »

Il préfère mettre moins d’argent sur un manteau ou des pantalons et dépenser ce qu’il faut pour avoir de bonnes lunettes.

Or, bien des gens décident de se tourner vers des lunettes moins chères après avoir perdu ou cassé plusieurs paires de qualité.

« J’utilise un petit cordon pour attacher mes lunettes, réplique Emmanuel Daigle. Le bris des lunettes vient souvent du fait qu’on les enlève, on les dépose quelque part où on ne devrait pas et on s’assoit dessus. Ou on les perd. Avec un cordon, on ne les perd pas et on ne les dépose pas n’importe où. »

Le directeur général de Ski de fond Québec, Claude Alexandre Carpentier, conseille également de regarder du côté de la qualité. Il note que le ski de fond est une activité très aérobique et que le risque d’embuer ses lunettes est donc très élevé.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Il n’est pas facile d’empêcher les lunettes de s’embuer, surtout lors d’un effort intense.

« Quand on respire, il y a beaucoup de vapeurs chaudes qui sortent de notre bouche et de notre nez, note-t-il. Si les lunettes sont mal conçues, ça va s’infiltrer et ça va les givrer. La plupart des entreprises ont conçu des lunettes qui permettent une ventilation : des petites fentes qu’on insère dans le haut de la lunette et qui permettent de ventiler l’excès d’humidité. »

Il existe aussi des revêtements antibuée. « Ça fonctionne un peu, mais ce n’est pas une révolution, affirme Emmanuel Daigle. C’est préférable d’opter pour des lunettes qui permettent une circulation d’air. »

Il porte notamment une monture qui couvre uniquement le haut des lentilles, et non pas le bas, ce qui permet une meilleure aération.

« Ça règle 95 % de mon problème, assure-t-il. Si je donne un effort vraiment intense, que la température est vraiment froide et qu’il n’y a pas beaucoup de vent, je peux baisser un peu les lunettes sur le nez. »

Lentilles photochromiques : le bon choix

Tant Emmanuel Daigle que Claude Alexandre Carpentier recommandent des lentilles photochromiques, dont la teinte s’ajuste avec l’intensité lumineuse. C’est une bonne solution de rechange aux lunettes qui disposent de lentilles interchangeables de diverses teintes.

« Ce n’est pas nécessairement la meilleure option parce que tu t’arrêtes à tout bout de champ pour changer la lentille, ou tu vas étirer un petit peu le temps que tu passes avec une lentille qui n’est plus adéquate, fait valoir Emmanuel Daigle. L’idéal, c’est une lentille photochromique. »

PHOTO FOURNIE PAR EMMANUEL DAIGLE

Le guide de trek Emmanuel Daigle porte des lentilles très sombres lorsqu’il s’engage en haute montagne.

Certaines de ces lentilles vont même couvrir toute la gamme des teintes, depuis la catégorie 0, qui est totalement claire, jusqu’à la catégorie 4, qui est très foncée et qui permet d’aller sur les glaciers en haute montagne.

On peut également choisir des lentilles polarisées, qui réduisent de façon importante l’éblouissement.

« On voit vraiment mieux les détails de la neige, affirme M. Carpentier. C’est important parce que des fois, quand on regarde un tracé, qui est blanc sur blanc, on ne voit pas nécessairement s’il y a une dénivellation un petit peu plus accentuée ou un trou. »

Il indique que les conseillers des boutiques de sport sont en mesure de recommander les bons modèles pour les bons sports. Par exemple, en ski de fond, il est important de bien couvrir le haut de l’œil parce que le fondeur est assez souvent penché par en avant.

« Il ne faut pas que le soleil arrive par le dessus pour atteindre les yeux », prévient M. Carpentier.

Claude Alexandre Carpentier fait finalement valoir que la qualité est durable. « Mes lunettes sont en polycarbonate, ça fait sept ans que je les mets presque chaque jour, même l’été à vélo parce que les besoins sont assez similaires. Elles n’ont aucune rayure. »

Suggestion de vidéo

Le ski, comme la danse

Une réflexion en images sur les similarités et les singularités du ski et de la danse.

Regardez la vidéo au complet

Le chiffre de la semaine

406 mètres

C’est la profondeur du plus profond des Grands Lacs, le lac Supérieur.