L’hiver a été difficile pour les adeptes de plein air. Il leur a fallu travailler fort pour trouver de la neige pour skier ou de la glace pour patiner. Heureusement, il existe maintenant des patinoires réfrigérées et des magiciens du damage qui ont fait des miracles, notamment dans de petits centres de ski de fond familiaux.

C’est le cas de Ski Montage coupée, à Saint-Jean-de-Matha. Même pendant la semaine de relâche, les skieurs ont été en mesure de glisser sur une belle surface bien blanche. Les propriétaires de Ski Montagne coupée, Nicolas Robert et Stéphanie Charest, n’ont rien ménagé pour entretenir la précieuse neige tout au long de la saison.

« Ma femme et moi, on donne notre 200 % », s’exclame M. Robert.

Il raconte comment, pendant le temps des Fêtes, il a utilisé un tracteur et une pelle mécanique pour aller chercher de la neige propre dans le stationnement et la répandre sur les sentiers. Il a passé le reste de la saison à bichonner la précieuse neige avec de puissantes dameuses PistenBully 100 et avec une expertise découlant de huit années d’expérience.

« Je ne peux pas donner toutes mes recettes, ce serait comme demander à un chef de donner ses recettes », affirme-t-il, avant de fournir quelques indices.

« Il y a plusieurs phénomènes : la météo, la neige, le froid, l’humidité, le sol. Parfois, il faut laisser la neige plus longtemps exposée au froid, parfois non. Je traite le flocon de façon différente. J’ai remarqué que dans les deux-trois redoux qu’on a eus cette année, j’ai perdu beaucoup moins de neige que d’autres centres. »

PHOTO FOURNIE PAR SKI MONTAGNE COUPÉE

Il faut beaucoup d’efforts pour fournir de belles conditions de ski pendant une saison hors normes.

En temps normal, après une tempête de neige, l’entretien des pistes de Ski Montagne coupée prend de cinq à huit heures.

Dans des conditions comme celles qu’on a eues à la fin février, quand on est passés du +7 oC au -20 oC, ça peut nous prendre entre 12 et 15 heures. Ce n’est pas tout le monde qui est prêt à faire ça.

Nicolas Robert, copropriétaire de Ski Montagne coupée

Et justement, pourquoi le faire ? Nicolas Robert est lui-même un skieur, mais il y a plus.

« C’est de faire bouger les familles, les gens, de les sortir de leur quotidien. On a une pause d’écran, une pause de bruit, on se retrouve dans cette quiétude-là. »

Il s’agit aussi de provoquer une certaine émulation dans l’industrie.

« Si on est bons, les autres vont avoir tendance à vouloir s’améliorer, lance M. Robert. C’est tout le monde du ski de fond qui est gagnant. »

PHOTO FOURNIE PAR GAI-LURON

Le petit Centre de ski de fond Gai-Luron a offert de belles conditions pendant une bonne partie de la saison.

Un autre centre familial, Gai-Luron, s’est également démarqué cette année avec de très bonnes conditions de ski même pendant les périodes les plus problématiques.

« Ils ont le même équipement, la même attention, on se parle de temps en temps, on s’encourage », indique Nicolas Robert.

Dans les Laurentides, le réseau de ski de fond de Morin Heights et le parc régional de Val-David–Val-Morin ont aussi fourni des conditions très acceptables dans les pires moments météo.

Même les dameurs du parc du Mont-Royal ont fait des miracles cette année avec de très faibles quantités de neige, de multiples redoux et des travaux forestiers inopportuns.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La patinoire réfrigérée du Vieux-Port demeure une grande attraction de l’hiver montréalais.

Plusieurs amateurs de plein air ont quand même dû se tourner vers les patinoires réfrigérées pour faire le plein d’air pur. La patinoire du Vieux-Port de Montréal a déjà plus de 30 ans, mais elle est encore très fonctionnelle, affirme Steven Poitevin, responsable des communications au Vieux-Port.

Nous avons dû fermer une semaine plus tôt qu’à l’habitude à cause des températures, mais malgré cela, nous avons eu sensiblement le même nombre de jours d’ouverture que l’année dernière.

Steven Poitevin, responsable des communications au Vieux-Port

La nouvelle patinoire de l’esplanade Tranquille, à sa deuxième année d’existence, peut compter sur la technologie la plus récente en fait de réfrigération. Cela lui permet de demeurer ouverte plus longtemps, possiblement jusqu’au début d’avril. Dans la gestion des heures d’ouverture, il faut tenir compte de la température, bien sûr, mais aussi des rayons de soleil.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

La patinoire de l’esplanade Tranquille est devenue un incontournable dans le Quartier des spectacles.

« C’est un élément contraignant quand ils frappent directement la patinoire, ce qui arrive régulièrement en début d’après-midi, commente Marc Randoll, directeur exécutif du Partenariat du Quartier des spectacles. On va donc ouvrir tôt le matin, jusqu’à l’heure du midi, et on va fermer la patinoire pour être capables de la redonner en soirée au Montréalais et aux visiteurs. C’est une technique qu’on a apprise avec l’expérience de la première année. »

La pluie peut également entraîner la fermeture de la patinoire.

« On apprend aussi à délimiter les zones qui sont un peu en moins bon état parce que l’objectif, c’est de fermer le moins souvent possible », déclare M. Randoll.

Suggestion vidéo

Le maître de la glace

Le maître de l’escalade de glace Will Gadd offre toute une performance lors du Festiglace 2024 à Pont-Rouge.

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Le chiffre de la semaine

16

L’équinoxe du printemps survient le 19 mars cette année. Mais en raison de la réfraction atmosphérique, qui allonge la durée du jour, c’est aujourd’hui, le 16 mars, que le jour et la nuit sont de durée égale à la latitude de Montréal.

Source : Planétarium de Montréal