Jake Allen. Josh Anderson. Joel Armia. Jonathan Drouin. Christian Dvorak. Joel Edmundson. Mike Hoffman. Sean Monahan.

Si on vous avait prévenus, au camp d’entraînement, que tous ces joueurs seraient encore à Montréal après la date limite des échanges, vous auriez probablement conclu que le Canadien serait en position de faire les séries. Sinon, à quoi bon garder tous ces vétérans dans un club en reconstruction ?

La date limite est maintenant passée. Le Tricolore ne se qualifiera pas pour les séries. Et pourtant, tous ces joueurs sont encore ici. Non, ce n’est pas une bonne nouvelle. Le directeur général Kent Hughes semblait d’ailleurs insatisfait, vendredi après-midi. C’est que dans les six derniers mois, il n’a réussi à échanger qu’un seul titulaire, Evgenii Dadonov.

« On aurait aimé faire un ou deux échanges de plus », a reconnu Hughes. Deux facteurs l’en ont empêché : les blessures, ainsi qu’un marché qui lui était défavorable. « Quand il y a plus de vendeurs, ça avantage ceux qui achètent », a-t-il indiqué.

C’est pourquoi le Canadien se retrouve parmi les grands perdants de cette période des transactions, aux côtés d’autres clubs en reconstruction qui ont été incapables de conclure des marchés avec leurs vétérans, ou qui les ont laissés partir au rabais.

PERDANTS
Les Blackhawks de Chicago

PHOTO JOHN MINCHILLO, ASSOCIATED PRESS

Patrick Kane

Patrick Kane possédait une clause de non-mouvement. Il ne voulait la lever que pour une seule équipe : les Rangers de New York. En conséquence, les Blackhawks étaient menottés. Incapables de créer une surenchère, ils se sont résolus à l’échanger contre un choix conditionnel de deuxième tour, et un choix de quatrième retour. Un retour insuffisant pour la plus grande vedette de l’histoire récente de l’organisation.

GAGNANTS
Les partisans new-yorkais

La dernière fois que les trois clubs de la région de New York ont participé aux séries en même temps, c’était en 2007. Les Rangers, les Devils et les Islanders viennent tous d’acquérir des renforts en attaque en vue du printemps, sans avoir cédé d’espoirs de premier plan. Que les Rangers aient ajouté Patrick Kane, Vladimir Tarasenko et Niko Mikkola contre Samuel Blais, Hunter Skinner et quelques choix, ça relève du vol de grand chemin. Les Devils, avec Timo Meier, et les Islanders, avec Bo Horvat, seront plus excitants à suivre qu’avant. Jolie période pour les amateurs de hockey de New York.

PERDANTS
Les Sharks de San Jose

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Timo Meier

Timo Meier, 26 ans, était le meilleur attaquant de l’équipe, avec une moyenne de près d’un point par match. Les Sharks l’ont échangé aux Devils contre de la quantité, plutôt que de la qualité. Des quatre espoirs obtenus, aucun n’affiche le potentiel de Meier. Même pas proche, en fait. D’autre part, les Sharks sont restés coincés avec leurs contrats abominables. Dans la cave pour la prochaine décennie ? C’est plus que possible. C’est probable.

GAGNANTS
Les Maple Leafs de Toronto

Les Maple Leafs n’ont remporté aucune ronde des séries depuis 10 ans. L’élimination en sept parties face au Lightning de Tampa Bay, le printemps dernier, a été particulièrement douloureuse. Puisque les deux mêmes équipes devraient se retrouver au premier tour dans quelques semaines, les Leafs ont ajusté leur formation. Ils ont ajouté plusieurs joueurs à caractère défensif, comme Ryan O’Reilly (56 % de réussite aux mises en jeu), Noel Acciari (93e percentile pour son jeu défensif, selon Evolving Hockey), Sam Lafferty (77e percentile) et Jake McCabe (60e percentile). Ils ont aussi acquis l’ancien défenseur du Canadien Erik Gustafsson, pour dynamiser leur deuxième unité en supériorité numérique. Pour les Leafs, l’avenir, c’est maintenant.

PERDANTS
Les Flyers de Philadelphie

PHOTO DERIK HAMILTON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

James van Riemsdyk (25), des Flyers de Philadelphie, et le gardien Philipp Grubauer, du Kraken de Seattle

Ils s’enfoncent au classement. Pas avec des recrues. Avec des vétérans, que la direction est incapable d’échanger pour renflouer sa banque d’espoirs presque à sec. Eux aussi ont été victimes d’un marché défavorable aux clubs vendeurs. « Nous avons dit à tout le monde que nous retiendrions 50 % [du salaire de James van Riemsdyk]. Nous avons dit à tout le monde que nous pourrions prendre un gros contrat en retour », a expliqué le directeur général Chuck Fletcher. Et même là, a-t-il ajouté, « je n’ai pas reçu un choix de quatrième tour en retour ». Un gros échec.

GAGNANTS
Les recruteurs des Predators de Nashville

Les Predators ont ajouté huit choix au repêchage, dont cinq dans les deux premiers tours. C’est Noël en mars pour leurs recruteurs !

PERDANTS
Les Red Wings de Detroit

Les Red Wings ont acquis une demi-douzaine de vétérans, l’été dernier, pour accélérer leur reconstruction. Ça ne fonctionne pas. Si bien qu’ils viennent d’échanger deux morceaux importants de leur noyau, Tyler Bertuzzi et Filip Hronek, contre des choix au repêchage. Quelle est la suite ? Une nouvelle reconstruction ? Si oui, pourquoi avoir gardé les autres vétérans et prolongé le contrat de Dylan Larkin de huit ans ? La direction n’est pas claire. Le DG Steve Yzerman a reconnu que les Red Wings n’étaient pas encore rendus au même stade que les Sabres et les Sénateurs dans leur processus de reconstruction. « Ça prend du temps », a-t-il laissé tomber.

GAGNANTS
Les Bruins de Boston

Les Bruins viennent d’atteindre la marque des 100 points en seulement 61 matchs. Un record de la Ligue nationale. Ils ont prolongé le contrat de David Pastrnak pour huit ans, en plus d’ajouter Tyler Bertuzzi, Dmitri Orlov et Garnet Hathaway à une formation qui ne manquait déjà pas de griffes. Épeurant ? Absolument. Les favoris pour les séries, ce seront eux.