Pour le hockey québécois comme pour l’industrie du vin, il y a des millésimes d’exception – et d’autres à oublier. La dernière saison ne passera pas à l’histoire.

Aucun joueur d’ici n’a terminé parmi les 50 meilleurs marqueurs de la Ligue nationale ni parmi les 25 gardiens les plus victorieux. Malgré tout, des joueurs se sont démarqués. Voici les gagnants de la quatrième édition de notre concours Stars et palettes, dans lequel on remet les trophées de la LNH uniquement à des hockeyeurs québécois.

Trophée Bill-Masterton (persévérance et esprit sportif)

Jonathan Drouin, Avalanche du Colorado

Jonathan Drouin revient de loin. Pendant la pandémie, des troubles d’anxiété et des blessures en série nous ont fait douter de son avenir dans le hockey. Trois ans plus tard, il a retrouvé son amour pour le hockey. Il vient d’ailleurs de connaître sa meilleure saison en carrière, et il contribue grandement aux succès d’une équipe aspirante à la Coupe Stanley. Mention spéciale à Samuel Laberge, un joueur au parcours disneyesque, qui est passé des Éperviers de Sorel-Tracy à la LNH en seulement quelques saisons.

Lisez l’histoire de Samuel Laberge

Finalistes : Vincent Desharnais, Oilers d’Edmonton, et Samuel Laberge, Devils du New Jersey

Trophée Frank-Calder (recrue de l’année)

Hendrix Lapierre, Capitals de Washington

PHOTO NICK WASS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Hendrix Lapierre

Sur la quinzaine de recrues québécoises dans la LNH cet hiver, combien ont inscrit plus de 10 points ou joué au moins 35 parties ? Une seule. Hendrix Lapierre. En pleine course aux séries, les Capitals lui ont fait confiance pour piloter leur troisième trio. Lapierre, 22 ans, a même eu droit à du temps de jeu de qualité en supériorité numérique. Il sera au cœur de la reconstruction des Capitals au cours de la prochaine décennie.

Finalistes : Devon Levi, Sabres de Buffalo, et Joshua Roy, Canadien de Montréal

Trophée Frank-Selke (meilleur attaquant défensif)

Phillip Danault, Kings de Los Angeles

PHOTO ALEX GALLARDO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Phillip Danault

Le départ à la retraite de Patrice Bergeron ouvre le champ des possibles aux autres attaquants dans cette catégorie. Plusieurs bons candidats. Pour le gagnant, j’ai hésité entre Phillip Danault et Nicolas Roy. J’ai finalement préféré le centre des Kings. Il joue trois minutes de plus par match, il est plus efficace aux mises en jeu (52 %), en infériorité numérique, et il affiche un meilleur ratio de buts anticipés à cinq contre cinq (56 %).

Finalistes : Yanni Gourde, Kraken de Seattle, et Nicolas Roy, Golden Knights de Vegas

Trophée Jack-Adams (meilleur entraîneur-chef)

Jim Montgomery, Bruins de Boston, et Patrick Roy, Islanders de New York (ex æquo)

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Patrick Roy

Une nouvelle catégorie, justifiée par le fait qu’il y a maintenant autant d’entraîneurs-chefs québécois que de gardiens d’ici dans la ligue. Difficile de départager Jim Montgomery et Patrick Roy. Le premier a trouvé des solutions aux départs de Patrice Bergeron, David Krejci, Dmitri Orlov et Tyler Bertuzzi pour que les Bruins restent une équipe prétendante à la Coupe Stanley. Le deuxième a pris une équipe en perdition, les Islanders, et l’a qualifiée pour les séries. Du beau travail.

Finalistes : André Tourigny, Coyotes de l’Arizona, et Martin St-Louis, Canadien de Montréal

Trophée Georges-Vézina (meilleur gardien)

Samuel Montembeault, Canadien de Montréal

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Montembeault

Le choix le plus difficile. Devon Levi présente le plus de buts sauvés, par une bonne marge. Marc-André Fleury, la meilleure moyenne. Samuel Montembeault, le meilleur taux d’arrêts. Le plus méritant ? Montembeault, qui est moins bien soutenu que les deux autres, et qui a joué deux fois plus de minutes que Levi.

Finalistes : Marc-André Fleury, Wild du Minnesota, et Devon Levi, Sabres de Buffalo

Trophée James-Norris (meilleur défenseur)

Michael Matheson, Canadien de Montréal

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Michael Matheson

Deux options. Pas de bonne ou de mauvaise réponse. Michael Matheson et Kristopher Letang sont tous les deux des défenseurs à caractère offensif. Matheson, 62 points, est plus productif à l’attaque. Letang, 51 points, a présenté de meilleures statistiques défensives. Difficile de trancher, tellement Matheson est un joueur clivant. Depuis l’an 2000, seulement trois défenseurs ont terminé une saison avec plus de 60 points, et un différentiel inférieur à -20 : Erik Karlsson (deux fois), Sheldon Souray et lui. N’empêche, il a contribué directement au quart des buts du CH. Et de tous les défenseurs de la LNH, seuls John Carlson et Drew Doughty ont disputé plus de minutes. J’y vais avec Matheson, à l’arraché.

Finalistes : Thomas Chabot, Sénateurs d’Ottawa, et Kristopher Letang, Penguins de Pittsburgh

Trophée Maurice-Richard (meilleur compteur)

Jonathan Marchessault, Golden Knights de Vegas

Ses 42 buts sont un sommet pour un joueur québécois depuis les 51 et 43 buts de Vincent Lecavalier et Martin St-Louis, en 2007.

Finalistes : Alexis Lafrenière, Rangers de New York (28), Anthony Duclair, Lightning de Tampa Bay (24)

Trophée Art-Ross (meilleur pointeur)

Jonathan Marchessault

Une autre catégorie dans laquelle Marchessault a fait cavalier seul parmi les Québécois, avec 69 points. Notez la belle progression d’Alexis Lafrenière qui, même écarté de la première unité d’avantage numérique à New York, frôle les 60 points. Il présente de forts signes de progression. Tout indique qu’il sera le meilleur joueur québécois de la prochaine décennie.

Finalistes : Michael Matheson et Alexis Lafrenière

Trophée Hart (joueur le plus utile à son équipe)

Jonathan Marchessault

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jonathan Marchessault

Élu meilleur joueur des séries le printemps dernier, Marchessault a enchaîné avec une saison remarquable. Sa production offensive et son jeu inspiré ont permis aux Golden Knights de retourner en séries malgré des blessures à plusieurs joueurs-clés. Une saison qui tombe à point, alors que le Québécois profitera de son autonomie complète à l’été.

Finalistes : Alexis Lafrenière et Michael Matheson