Le Parti québécois a toujours eu pour objectif que le Québec devienne pleinement souverain. Cette conviction inébranlable demeurera le coeur de son action politique tant et aussi longtemps qu'elle ne sera pas devenue réalité.

Puisque la motivation de ce projet est que le peuple québécois soit enfin le seul à décider pour lui-même et par lui-même, il a été convenu depuis longtemps que cet événement surviendrait le jour où les Québécoises et les Québécois en auront décidé, par la voie d'un référendum.

 

D'ici là cependant, il y a des choses à faire pour régler des problèmes qui ont un impact concret dans le quotidien des gens. Il y a des gestes à poser pour permettre au pouvoir politique du Québec de grandir, et il y a des actions à prendre pour mobiliser la population autour d'un projet de pays porteur de la réalisation de nos rêves.

Rompre avec l'attentisme: c'est ce que le «Plan pour un Québec souverain», présenté dimanche dernier, propose de faire dès maintenant.

Pour défendre l'espace actuel du pouvoir des Québécois, quatre actions doivent être enclenchées.

Premièrement, il faut freiner et combattre les ingérences du gouvernement fédéral dans nos champs de compétence.

Que ce soit dans les secteurs de l'éducation, de la santé et des politiques familiales, un gouvernement du Parti québécois s'assurera que le gouvernement fédéral se retire des champs de compétence exclusifs du Québec avec compensation financière pleine et entière.

Deuxièmement, il faut occuper pleinement tous les pouvoirs que nous avons déjà et que nous n'exerçons pas pleinement. Nous protégerons l'identité québécoise et occuperons pleinement tous nos champs de compétence pour faire progresser le Québec.

Pour ce faire, la loi sur l'identité québécoise sera adoptée. La Charte québécoise des droits et libertés sera bonifiée pour y inclure les valeurs québécoises. Le tout sera enchâssé dans une constitution québécoise.

De même, nous adopterons une nouvelle loi 101 afin de renforcer le statut du français comme langue de l'administration ainsi que pour franciser les entreprises de moins de 50 employés.

Nous ferons de l'enseignement de l'histoire nationale une priorité. Les relations internationales du Québec doivent être intensifiées. Par ailleurs, il est primordial que le Québec puisse atteindre son indépendance énergétique.

Troisièmement, il revient à un gouvernement souverainiste d'occuper tout l'espace dans les compétences partagées avec le palier fédéral. Nous prendrons notamment l'initiative en matière d'environnement, d'agriculture et de recherche. Voilà autant de dossiers qui ont une importance fondamentale dans la vie des Québécois. Dorénavant, c'est le Québec qui établira ses priorités. Par exemple, en matière d'immigration, nous voulons assurer une intégration réussie aux nouveaux arrivants qui ont décidé de venir se joindre à la grande famille québécoise.

Quatrièmement, nous voulons acquérir de nouveaux pouvoirs afin de répondre à des besoins réels et prioritaires de la nation québécoise. Il est évident que nous souhaitons que le Québec récupère tous les pouvoirs et devienne pleinement souverain, mais d'ici là, nous récupérerons chacun des pouvoirs qui, selon les Québécois, devrait être assumé par leur gouvernement.

C'est dans cet esprit que le Parti québécois a pris position en faveur de la reconnaissance de la pleine compétence du Québec en matière de culture et de communication. Nous avons aussi demandé la rétrocession des plaines d'Abraham et des terrains de l'Assemblée nationale.

Une nouvelle proposition s'ajoute. Le gouvernement du Québec doit réclamer du fédéral qu'il lui cède la pleine responsabilité de percevoir tous les impôts sur son territoire.

Réaffirmant son objectif premier, le Parti québécois élargit donc la voie vers la souveraineté.

Le Parti québécois n'aura de cesse de rechercher, pour nous et pour nos enfants, une pleine et entière souveraineté, mais d'ici là, ce sera toujours plus pour le Québec, toujours plus pour les Québécoises et les Québécois.

Vraiment, avec le «Plan pour un Québec souverain: tout peut changer».

* Ce texte est aussi signé par les députés Jean-Martin Aussant, Louise Beaudoin, Yves-François Blanchet, Camil Bouchard, Alexandre Cloutier, Pierre Curzi, Bernard Drainville, Sylvain Gaudreault, Véronique Hivon, Lisette Lapointe, Nicole Léger, François Rebello et Monique Richard.

L'auteure est chef du Parti québécois.*