Au cours des dernières semaines, j'ai été l'objet d'un intense battage médiatique. Beaucoup de choses se sont dites et se sont écrites au cours des dernières semaines, dont plusieurs portent ombrage à toutes ces années que j'ai consacrées au service du public. C'est pourquoi je souhaite aujourd'hui rétablir certains faits.

Lorsqu'on occupe des fonctions électives comme je l'ai fait pendant 22 ans, l'important c'est de préserver notre indépendance d'esprit dans les décisions que nous sommes appelés à prendre.

 

Ce fut le cas tout au long de ma carrière: j'ai toujours été capable d'établir les limites entre mes relations d'amitié et les décisions que j'ai eu à prendre dans l'exercice de mes fonctions.

Le 2 avril dernier, je confirmais au maire de Montréal, Gérald Tremblay, avoir été invité à séjourner sur une embarcation appartenant à Antonio Accurso et en avoir acquitté personnellement toutes les factures de transport et de séjour. Je croyais ainsi, de bonne foi, respecter ces limites entre les relations personnelles et l'indépendance professionnelle.

Or, je dois aujourd'hui admettre que lorsqu'on occupe des fonctions électives, c'est la perception publique qui prévaut beaucoup plus que les véritables faits. Cette perception, alimentée par le battage médiatique, porte à confusion. Il s'agit certainement d'une maladresse de ma part et je m'en excuse. J'aurais dû refuser l'invitation. Je constate maintenant que ces séjours étaient inappropriés dans les circonstances et je reconnais que si c'était à refaire, j'agirais différemment.

Cette erreur ne justifie pas qu'on m'attribue de facto un lien dans l'attribution du contrat des compteurs d'eau à GÉNIeau, même si je conviens que les apparences ne jouent pas en ma faveur.

Afin de dissiper tous les doutes, je suis heureux que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, ait demandé au Vérificateur général de la Ville de faire la lumière sur ce dossier. C'est seulement en démontrant la rigueur qui a prévalu dans l'attribution de ce contrat, comme dans tous les processus d'appels d'offres publics à la Ville de Montréal, que cessera le procès d'intention à mon endroit.

Une fois cette vérité établie, elle mettra fin à une insinuation tenace voulant que mon poste de vice-président principal et chef de la direction financière chez Dessau constituait une «récompense» découlant de l'octroi de ce contrat. Aucune entreprise d'envergure internationale dont le chiffre d'affaires dépasse les 600 millions de dollars ne confierait la direction de ses opérations financières à un individu «pour services rendus»!

Cela dit, constatant l'acharnement médiatique dont je fais l'objet, alors qu'on attaque mon intégrité sans relâche et que cette situation peut nuire à l'organisation, j'ai soumis à Jean-Pierre Sauriol, président de Dessau, une lettre de démission par respect pour les hauts dirigeants et les 4000 employés de Dessau.

En 22 années de vie politique, ma probité n'a jamais été mise en doute. Aujourd'hui, parce que j'ai assumé les fonctions de président du comité exécutif de la Ville de Montréal, il est trop facile de m'imputer toutes les décisions de l'administration municipale et des organisations qui en relèvent.

J'ai admis avoir fait une erreur, j'ai admis que c'était inapproprié, j'ai admis que je regrettais ce geste et j'ai démontré ma bonne foi. J'espère maintenant mettre un terme au harcèlement dont je fais l'objet depuis quelques semaines. J'ai quitté la vie politique et je tiens à ma vie privée et surtout à celle de ma famille.

Je quitte Dessau à regret, mais la tête haute, comme je l'ai fait en juillet dernier lors de mon départ de la Ville de Montréal. Je suis fier du travail accompli, je suis fier de mes réalisations. J'espère maintenant me tourner vers d'autres défis afin de continuer d'offrir le meilleur de moi-même dans des projets qui me tiennent à coeur.

L'auteur a remis sa démission, hier, à titre de vice-président principal et chef de la direction financière chez Dessau. Précédemment, il avait occupé les fonctions de président du comité exécutif de la Ville de Montréal.