En 2008, six PME biotechnologiques ont fermé leurs portes. Selon un sondage réalisé par BIOQuébec, 66% des entreprises sondées disposent de moins de 12 mois d'encaisse, 33% d'entre elles n'en ont que pour six mois, alors qu'un tiers d'entre elles ne disposent que de trois mois. Dans ce contexte, c'est plus de 10 000 emplois directs et indirects au Québec qui sont à risque.

Des mesures d'urgence temporaires doivent être adoptées par le gouvernement libéral dans son prochain budget pour assurer la survie de plusieurs entreprises biotechnologiques québécoises. Si des mesures ne sont pas adoptées, c'est toute l'industrie québécoise des sciences de la vie et des technologies de la santé qui risque de perdre sa capacité à se renouveler et à être compétitive sur la scène mondiale.

 

L'absence de mesures entraînerait l'effritement du tissu industriel biopharmaceutique et pharmaceutique québécois, la perte d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée, ainsi qu'une baisse de productivité. Le secteur de la recherche et de l'innovation biopharmaceutique est un moteur puissant de croissance et de création de la richesse pour le Québec.

La crise économique actuelle ne fait qu'accentuer l'ampleur de la compétitivité globale dans tous les secteurs industriels. Elle frappe durement les entreprises de biotechnologie québécoises et affecte leur capacité à innover. Ces sociétés mettent au point des technologies et de nouveaux médicaments qui améliorent la santé et la qualité de vie des populations. Elles dépendent largement du bon fonctionnement des marchés de capitaux et sont particulièrement vulnérables en période de crise.

Ainsi, les investissements en capital-risque ont dégringolé de 46% au Québec en 2008 par rapport à l'année précédente, comparativement à des baisses de 36% dans l'ensemble du Canada et de 8% aux États-Unis. Les sociétés en début de croissance ont été particulièrement affectées par ces baisses de financement. Les boîtes en démarrage ont vu leurs fonds s'effriter de 30%, tandis que celles en début de croissance encaissaient une baisse de 70%.

Les sociétés qui n'arrivent pas à financer leurs activités sont forcées de réduire leurs effectifs, de mettre à pied des chercheurs, de reporter leurs projets ou de fermer leurs portes comme ce fût le cas en 2008.

Au coeur des industries de l'innovation, les sciences de la vie et de la santé constituent l'un des secteurs économiques dotés des plus importants effets de levier en termes de création de richesse collective, que ce soit par son impact sur le PIB, le nombre et la qualité des emplois créés ou encore la contribution aux revenus de l'État et des municipalités.

Mario Lebrun

L'auteur est le directeur général de BIOQuébec.