Pauline Marois promet un médecin de famille à tous les Québécois. Elle n'est pas la seule à identifier que le manque de médecins de première ligne constitue un problème au moins aussi grave que les listes d'attente pour les chirurgies et l'engorgement des urgences.

Pauline Marois privilégie la création de nouveaux groupes de médecine familiale (GMF). Dans cette optique, il serait pertinent d'évaluer combien de plus de Québécois ont un médecin de famille depuis que les GMF ont été créés. Il est possible que les médecins qui faisaient déjà de la prévention et le suivi des patients avec des maladies chroniques - ce qui est tout à leur honneur - se soient constitués en GMF. Cela améliore les soins aux patients inscrits sans apporter des places pour des patients supplémentaires.

Pour régler le problème de l'accès à un omnipraticien, il faudra sans doute utiliser la proverbiale recette de la carotte et du bâton.

Améliorer la rémunération des médecins qui prennent en charge le suivi des patients, qu'ils travaillent dans un GMF ou non. Permettre que le suivi des patients fasse partie des activités obligatoires pour les jeunes médecins au même titre que le travail aux urgences. Proscrire une pratique médicale qui se base uniquement sur les soins sans rendez-vous. Les médecins dans les cliniques sans rendez-vous permettent de désengorger les urgences en traitant les problèmes mineurs et aigus. Toutefois, ces interventions n'améliorent pas le suivi à long terme. Toutes les semaines, je reçois des demandes de consultation en provenance des cliniques sans rendez-vous pour suivre un patient avec un problème à connotation endocrinienne, mais qui ne nécessite pas le suivi par un spécialiste.

De toute évidence, la première ligne devra être renforcée et tous les partis politiques, ainsi que les fédérations médicales, devraient s'y mettre. Avoir un médecin de famille constitue un droit fondamental pour tous les citoyens, peu importe qui gagnera les élections.

L'auteure est médecin endocrinologue.