Face à la pénurie de médecins, le gouvernement s'est doté depuis longtemps d'un système de quotas qui limite le nombre de finissants en médecine pouvant s'établir dans certaines régions, pour mieux les diriger vers d'autres jugées plus en pénurie. Le but de ce système est de mieux répartir les médecins sur le territoire québécois en fonction des besoins de la population.

Toutefois, au cours des dernières années, certaines régions situées dans la couronne nord de Montréal (Lanaudière, Laurentides, Laval) ont connu une véritable poussée de croissance démographique.

Ainsi, l'Institut de la statistique du Québec indiquait qu'entre 2003 et 2008, la population de Lanaudière avait augmenté quatre fois plus rapidement que la moyenne du Québec. Dans les villes de Repentigny, Terrebonne et Mascouche notamment, le nombre de personnes âgées (plus susceptibles de consulter un médecin de famille) a, quant à lui, augmenté trois fois plus rapidement qu'ailleurs au Québec.

Malheureusement, le système de quotas, lent et rigide, n'a jamais pu suivre de telles croissances démographiques. Conséquence, c'est dans ces mêmes régions (Lanaudière, Laurentides, Laval) qu'on observe aujourd'hui le moins de médecins par habitant.

On peut même dire que, toutes proportions gardées, les villes de Repentigny, Terrebonne et Mascouche comptent 25 % moins de médecins de famille que la moyenne du Québec, ce qui les place, à ce chapitre, au tout dernier rang de la province.

Rappelons-le, le manque de médecins affecte l'ensemble du Québec, mais derrière ce manque, se cachent d'importantes disparités régionales. Si nous partons du principe que chaque Québécois, où qu'il soit, a le droit de consulter un médecin de famille dans sa région, force est de constater que certaines villes, bien que situées en périphérie des grands centres, sont plus sévèrement touchées que d'autres.

Bien sûr, il ne faut négliger aucune solution. Une meilleure organisation des soins, une plus grande ouverture aux médecins étrangers ainsi qu'aux autres professionnels de la santé sont des voies dans lesquelles notre établissement s'est déjà résolument engagé. Toutefois, à la lumière des derniers changements démographiques, il importe aussi de revoir de façon significative la répartition de médecins de famille au Québec.