En fin de semaine, les jeunes libéraux auront une occasion en or: celle de profiter de leur congrès pour dire à Jean Charest que les déficits qu'il a prévu de faire au cours des prochaines années sont inacceptables pour les générations futures.

En fin de semaine, les jeunes libéraux auront une occasion en or: celle de profiter de leur congrès pour dire à Jean Charest que les déficits qu'il a prévu de faire au cours des prochaines années sont inacceptables pour les générations futures.

C'est maintenant officiel, la dette du Québec par rapport à son PIB deviendra la plus grande au Canada d'ici 2011. Même Terre-Neuve fera moins pire que nous. Au cours des cinq prochaines années, 9,4 milliards de dollars disparaîtront annuellement du budget du Québec uniquement pour payer les intérêts sur cette dette. C'est la dépense la plus importante du gouvernement après la santé et l'éducation. Et ce chiffre va en augmentant.

Additionnez à cela les pertes de la Caisse de dépôt et le vieillissement de la population et nous avons devant nous un mur qui approche à vitesse grand V. Et que fait Jean Charest? Il pèse sur l'accélérateur. Le projet de loi 40, reporté en toute fin de session parlementaire à l'automne, va suspendre la loi sur l'équilibre budgétaire et ainsi ouvrir la porte à des déficits successifs au cours des prochaines années. Les dépenses du gouvernement, elles, continuent de grimper.

Dans les derniers mois, nous avons lancé deux défis à ce sujet aux jeunes libéraux. Le premier défi a été de demander avec nous le remboursement direct de la dette plutôt que de miser sur le Fonds des générations, qui n'a apporté aucun résultat concret depuis sa mise en place. Le président des jeunes libéraux, Julien Gagnon, est resté muet sur la question.

Le second défi était de s'opposer au projet de loi 40, comme toutes les autres organisations jeunesses l'ont fait lors de la dernière session parlementaire. Même Force Jeunesse qui, il y a à peine quelques mois, appuyait les jeunes libéraux, s'y est opposée. Encore une fois, plutôt que de faire preuve de courage politique et de défendre l'intérêt des générations futures, le président des jeunes libéraux a fait comme les mentors de son parti: de la petite politique en émettant des communiqués truffés de faussetés sur les autres groupes jeunesses.

Lorsque vous entendrez Julien Gagnon en fin de semaine s'autoproclamer grand défenseur de l'équité entre les générations, souvenez-vous qu'il a eu l'occasion à maintes reprises de poser de vrais gestes pour défendre l'avenir des générations futures et qu'il a plutôt préféré faire de la partisannerie politique. Il est grand temps que les jeunes libéraux arrêtent de jouer à l'autruche et qu'ils se sortent la tête du sable! S'ils se soucient vraiment de l'équité intergénérationnelle, pourquoi donc se fermer les yeux sur les enjeux criants et faire passer l'image politique avant l'avenir économique du Québec?

S'il y a un enjeu sur lequel l'esprit de parti devrait être laissé de côté, c'est bien la justice entre les générations. Il y a eu une époque où la Commission jeunesse du PLQ avait le courage de s'opposer à son parti lorsque ses politiques étaient inacceptables. Est-ce que le président des jeunes libéraux est capable de faire preuve d'un tel courage politique? Profitera-t-il de leur congrès en fin de semaine pour s'opposer au projet de loi 40 et demander le remboursement direct de la dette, ou fera-t-il de la politique partisane à l'image de l'establishment libéral?

L'auteur est président de la Commission des jeunes de l'Action démocratique du Québec.