Il y a quelques semaines, l'avion solaire Solar Impulse bouclait le premier tour du monde aérien sans autre énergie que celle fournie par le soleil, captée par ses nombreux panneaux solaires. Cette invention nous démontre tout le potentiel que recèle l'industrie aérospatiale en matière d'innovation.

En fait, c'est tout le secteur de l'aviation civile internationale qui est interpellé par les défis que pose la sauvegarde de l'environnement dans une période à la fois de grande croissance et de changements climatiques majeurs. C'est pourquoi ces questions furent au centre des enjeux discutés lors de la 39e Assemblée triennale de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), qui s'est déroulée du 26 septembre au 8 octobre, dans le cadre de la Semaine de l'aviation civile à Montréal.

La présence de l'OACI et d'une dizaine d'organisations internationales déjà établies à Montréal dans ce même secteur permettent à la métropole de rayonner mondialement en tant que centre névralgique pour les décisions normatives au chapitre de l'aviation civile.

 Elles constituent un écosystème unique, en plus d'offrir aux entreprises, aux institutions et au milieu universitaire montréalais un accès privilégié à des réseaux internationaux d'envergure.

Les 191 États membres de l'OACI, incluant la Chine, ont accepté la résolution qui vise à plafonner puis ultérieurement diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur aérien. Cette démarche est saluée par l'ensemble de notre industrie qui démontre clairement qu'elle fait sa part dans la lutte aux changements climatiques. Si les GES continuent de progresser, on estime que la part des émissions mondiales bondira de 22 % d'ici 2050.

Il est également fondamental de miser sur la collaboration entre tous les acteurs de l'industrie aéronautique, incluant les associations et organisations normatives, pour soutenir l'innovation des entreprises, et ce, dans le cadre d'une juste concurrence.

L'INNOVATION QUÉBÉCOISE DÉJÀ À L'OEUVRE

L'esprit d'innovation a permis au Québec de se hisser parmi les plus importants pôles du secteur de l'aérospatiale au monde. Plus de 70 % de la recherche et développement (R-D) canadienne en aérospatiale se fait dans la grande région de Montréal. Cette industrie compte près de 200 entreprises et plus de 40 000 emplois. Alors que le secteur de l'aviation continue de croître, l'objectif de diminution des GES doit demeurer une priorité dans la stratégie d'innovation des entreprises.

L'industrie québécoise apporte déjà une contribution importante en la matière. À cet égard, Bombardier a développé le CSeries, l'aéronef le plus efficient dans sa catégorie en termes de respect de l'environnement. 

Un autre exemple concret, depuis 2010, les entreprises aérospatiales du Québec, notamment les PME, se sont regroupées, sous l'impulsion d'Aéro Montréal, dans le cadre du projet pour le développement de l'avion plus écologique - SA2GE. Six grands industriels, 28 PME québécoises, quinze universités et centres de recherche se sont unis pour innover plus rapidement et plus efficacement. Au terme de la première phase, il y avait déjà 84 brevets déposés. Les technologies ainsi développées seront appliquées à des produits qui entreront en service d'ici 10 à 15 ans.

Au Québec, l'industrie est prête à poursuivre son effort d'innovation en s'inspirant de précurseurs et d'agents de changement... comme l'avion solaire Solar Impulse, qui était justement à l'honneur dans le cadre de la semaine de l'aviation civile.