On en parle beaucoup. Un « Québec fou de ses enfants », leur persévérance et leur réussite scolaire, notre système de garde hors du commun comme succès québécois, les sommes astronomiques investies (des milliards) par les gouvernements, les compressions « « radicales et irréfléchies » et, pourtant, le constat de notre très faible performance en la matière fait l'unanimité. Inexplicable !

On a l'impression qu'on tourne autour du pot, qu'on se repose sur ses lauriers et, comme on dit souvent, qu'on se « frotte la bedaine ». Il est vrai, comme l'a écrit Douglass, qu'il est plus facile de construire des enfants forts que de réparer des adultes brisées. Mais, après plus d'un siècle, on ne semble pas encore avoir compris le message.

Le vrai enjeu, c'est le respect de l'enfant comme personne et comme citoyen à part entière.

Or, on en est loin, malgré notre bonne volonté, malgré la Convention des droits de l'enfant et en dépit de nos gros investissements.

Le respect des enfants commande l'équité pour tous en termes d'outils pour un développement optimal et une attention constante envers leur parole et leurs besoins globaux. Une place importante et prioritaire doit leur être réservée dans la société pour qu'ils puissent être entendus et accompagnés adéquatement par des adultes aimants et non complaisants. Leur base d'attachement à des adultes significatifs doit être sécurisée, tout comme la définition de leur identité propre comme motivation à leur réussite complète.

Les déterminants de leur santé et de leur bien-être doivent être constamment surveillés pour prévenir toute perturbation et tout dommage à leur intégrité, tout au long de leur parcours, de la grossesse à la vie adulte. Tout stress toxique doit être prévenu ou éliminé pour assurer des conditions de vie optimale pour un développement optimal.

L'enfant est un être humain à part entière. Il pense, il est rempli d'émotions variables faites de joies, de peines et de colères, il veut plaire et réussir. Si vous lui demandez ce dont il a besoin pour y arriver, il vous dira d'emblée que l'amour et l'accompagnement de sa famille et de son entourage sont son plus grand souhait. Il souhaitera de bonnes conditions de vie sans excès, car il n'en a pas vraiment besoin. Il voudra rester près de ses parents, mais il aimerait aussi un lieu pour apprendre et pour socialiser (il dira qu'il préfère jouer, mais c'est pareil). Finalement, il voudra apprendre dans de bonnes conditions avec des outils adaptés à ses besoins et dans le plaisir, parce qu'il souhaite réussir sa vie et contribuer à un monde meilleur. Je le sais, parce qu'il me le dit tous les jours.